Date : | 30/11/2017 | Difficulté : | Modérée |
Accompagnateur : | G. Langlois | Coordonnées UTM : | |
Participants : | 24 | Départ : | 31T 674746 4900391 |
Longueur : | 17,5 km | Pique Nique : | |
Dénivelée : | 750 m | Difficulté IBP index : | 78 |
Carte IGN TOP 25 n° : | 3140 ET | ||
Position par rapport à Buis-les-Baronnies : | 8 km SW |
Commentaires techniques :
Au départ de la Place de l’Ancienne Gare à Mollans-sur-Ouvèze, prendre la Rue de l’Ancienne Gare puis l’Avenue de Verdun jusqu’à la Fontaine du Dauphin. Tourner à droite pour suivre le balisage jaune qui correspond à la boucle PR N° 18 du topoguide du Parc Naturel des Baronnies Provençales... à pied « De Mollans à Pierrelongue » que l’on va suivre dans le sens contraire (anti-horaire). Prendre la Rue Aires puis la Rue des Granges qui se poursuit par une large piste qui longe l’ancienne voie ferrée Orange-Buis et le canal de Bluye. Suivre à droite le balisage, la piste devient un sentier caillouteux qui va rejoindre la piste qui redescend vers Pierrelongue à travers les vignes, puis la route de l’ancienne gare de Pierrelongue jusqu’au village après avoir traversé le pont sur l’Ouvèze.
A la sortie de Pierrelongue, prendre la Route Départementale N° 5 sur environ 200 mètres, puis traverser celle-ci pour rejoindre le sentier qui mènera à la bifurcation vers Les Eyguiers, après environ 1,5 km, en surplombant la dite route. Le sentier quitte alors l’itinéraire décrit par le topoguide et, après un virage en épingle à cheveux, monte vers le site des Eyguiers.
Parvenu au pied de la paroi où se trouve un site d’escalade, il est possible de monter vers les grottes remarquables qui s’y trouvent, soit environ 200 mètres, sur des plaques rocheuses qui peuvent être glissantes par temps humide.
L’itinéraire va se poursuivre en empruntant l’étroite cheminée qui mène au sommet de la paroi et se poursuit par une montée sur des rochers plats avant de reprendre vers la gauche, direction Nord, un sentier étroit parmi la végétation de chênes verts (Le Chatelard). Aller jusqu'au croisement de pistes et continuer par la deuxième piste sur la droite (balisage jaune) en direction des Hauts Lans, puis Les Plans au milieu des champs d’abricotiers. Au lieu-dit Les Plans, la piste s’oriente Ouest-Nord-Ouest pendant 500 mètres jusqu’à la piste à droite qui mène au sommet de Roche d’Oie, vers l’Est avant de s’orienter au Nord jusqu’au sommet.
Retour par le même itinéraire avec une boucle en variante balisée en jaune également.
Reprendre la piste qui descend en sous-bois et traverse une vigne avant de rejoindre le lieu-dit Bel-Air (maison en pierre). L’itinéraire quitte la piste 200 mètres plus loin, à gauche et descend, par un sentier peu apparent au départ (bien surveiller le balisage) jusqu’au ruisseau de la Riaille qui coule au pied d’une belle paroi. Suivre le lit du cours d’eau sur 500 mètres environ et rejoindre un groupe de maisons qui se trouve au bord de la D 147a.
Au petit pont de pierre, tourner à gauche et suivre la route sur une vingtaine de mètres et monter le sentier qui évite les lacets de cette route jusqu’au dernier virage où l’on reprend à gauche en direction de Roubion. Au terme de la partie bitumée, tourner à droite (vignes) et emprunter la piste qui ramène vers Mollans en passant par Saint-Michel et le cimetière.
Rejoindre la D 5 que l’on traverse pour aller vers la mairie et le centre de Mollans par la Rue Basse puis le pont sur l’Ouvèze (Chapelle ND-du-Pont) que l’on traverse pour rejoindre la Place de l’Ancienne Gare.
Gérard Langlois
Compte-rendu :
Les membres de notre Association Randouvèze prennent en charge l’entretien et le balisage d’une quarantaine de sentiers PR, en partenariat avec la Communauté de Communes des Baronnies Provençales. Ce travail se doit d’être valorisé. L’occasion en est donnée aujourd’hui en regroupant des boucles, au départ de Mollans-sur-l’Ouvèze, sur lesquelles s’investissent 3 de nos adhérentes, Mado, Viviane et Chantal. Rendez-vous a donc été donné devant l’Ancienne Gare pour ce périple d’environ 18 km et 24 Randouvéziens sont au rendez-vous.
Mollans est bien connue pour ses fontaines et nous commencerons notre périple près de la plus célèbre et la plus emblématique d’entre elles, la Fontaine au Dauphin et son lavoir, avant d’entamer la descente vers l’Ouvèze et le canal d’irrigation qui longe le cours d’eau. La froidure du matin aiguillonne les marcheurs qui gravissent allègrement les premières pentes de la Montagne de Bluye. Prenons le temps, néanmoins, de lever les yeux pour regarder en face, sur la rive droite de l’Ouvèze, la paroi des Eyguiers. Mado y voit un immense crocodile posé là de façon inattendue dans ce paysage de montagne des Baronnies.
Un peu plus loin sur le sentier, déjà se profile la silhouette de la chapelle Notre-Dame de Consolation érigée sur un piton rocheux, surmontant le village de Pierrelongue. Improbable monument, sorti de l’imagination de l’Abbé Pascaly, curé de Pierrelongue, désireux d’honorer la Vierge Marie. Pendant la descente au milieu des vignes dont les couleurs d’automne se sont ternies, laissant apparaître la ramure des ceps rougissants, ce phare incongru va nous guider. Parvenus au pont sur l’Ouvèze, Mado improvisera un exposé sur l’histoire de cette chapelle née de la volonté et la persévérance du prêtre à la fin du XIXème siècle, inaugurée en 1906. Pour achever l’édifice, une statue monumentale de la Vierge brandissant l’Enfant Jésus fut élevée devant le lieu saint. Elle sera financée par la Duchesse d’Uzès, personnage original s’il en fut qui put s’enorgueillir d’avoir été la première femme pilote automobile... Cerise sur le gâteau, la statue fut coulée par le fondeur qui réalisa la plupart des œuvres de Rodin ! Venant du Buis ou de Mollans, nul ne peut rater cet édifice qui semble défier les lois de l’équilibre.
Dans la traversée du village, la Rue des Auvergnats rappelle que Pierrelongue, décimée par la Famille des Baux qui en fit massacrer tous les habitants au début du XVème siècle, fut repeuplée en 1518 par des scieurs de long auvergnats venus défricher la Montagne de Bluye. Un autre chapitre d’histoire va bientôt s’ouvrir devant nous car c’est vers le secteur des Ayguiers (orthographe pierrelonguaise) que le groupe se dirige maintenant... La montée sur un sentier où le soleil nous réchauffe est un moment agréable. Les squelettes de vieux oliviers desséchés offrent un spectacle inhabituel, témoins sans doute d’une époque où ce versant de la montagne était cultivé, peut-être anéantis par le gel de 1956 ?
Le chemin s’élève progressivement, consolidé il y a longtemps par les paysans qui y ont construit ces beaux murs patinés par les ans. Non loin des Eyguiers (orthographe mollanaise), ne manquons pas de remarquer un petit escalier de pierre rustique, enchâssé dans le mur, pour permettre aux agriculteurs de descendre sur leurs terres escarpées, difficiles à cultiver.
La Montagne des Eyguiers est un site remarquable qui témoigne d’une occupation très ancienne, dès l’époque néolithique. Un oppidum celte ou gaulois y a été mis à jour (lieu-dit Le Chatelard), des monnaies romaines y ont été retrouvées... Quelques marcheurs du groupe ne manqueront pas, parvenus sur le site, de grimper jusqu’aux grottes impressionnantes, sous la falaise, d’où un panorama remarquable s’ouvre sur la vallée de l’Ouvèze et au-delà, les premières montagnes des Baronnies, la Montagne de Bluye. Le site est aussi un lieu dédié à l’escalade et, profitant d’un temps favorable, quelques sportifs s’y adonnent au-dessus de nous. Quant à nous, contentons nous d’escalader l’étroite cheminée par laquelle il nous faut nous glisser avec l’aide bienveillante de Gérard qui hisse sacs et bâtons au-dessus du goulet. Et, au-dessus - osé-je cette expression triviale ?- nous pourrons caresser le goulot de nos flacons et sortir nos « biasses » des sacs, installés sur de belles plaques rocheuses imprégnées de soleil.
Mais se prélasser au soleil est une chose, encore faudrait-il songer qu’il reste quelques kilomètres à faire. La Roche d’Oie sera notre prochaine étape. Le sentier bordé de chênes verts qui surplombe Mollans nous mène à un carrefour de plusieurs pistes. Il existe sur le territoire de la commune un certain nombre de pistes et sentiers qui s’entremêlent et où il est parfois difficile de s’orienter ! Et les petits points de couleur peints par des gens de bonne volonté, sans doute, ne facilitent en rien l’orientation du promeneur. Nous trouverons néanmoins la direction à suivre pour parvenir au pied de cette colline dont le nom peut paraître surprenant : il n’y a aucune trace de ce volatile apprécié sur les tables de réveillon, Roche d’Oie n’est pas le Capitole. L’étymologie de ce nom serait une déformation du mot « aygue » (l’eau) qui pourrait s’expliquer par la présence de sources en ce lieu... Nous avons escaladé Roche d’Oie et n’avons trouvé ni sources ni volailles mais un panorama quelque peu obscurci par les nuages et quelques flocons de neige.
Retour sur la piste. Le soleil, lui aussi, semble de retour et nous accompagnera jusqu’à Mollans. Mais il reste encore du chemin à faire. Traversons une jeune vigne portant encore quelques grapillons pour atteindre à Bel Air une belle maison de pierre baignée de lumière, parmi les oliviers, qui suscite l’admiration ou l’envie... Etymologiquement (encore !!!), au XVIIème siècle « Bel Oir » signifiait « manoir » ou « riche ferme », CQFD ! Au bord de la piste, le squelette d’un énorme chêne plus que centenaire suscite l’étonnement et l’admiration. Nul n’est éternel, même les chênes.
Trêve de philosophie de comptoir, si je vous invitais maintenant à redescendre les pieds dans l’eau ? Car notre périple, s’écartant de la large piste où nous sommes, va nous amener au fond d’un ravin où coule (où aurait dû couler, plutôt) le Ruisseau de la Riaille (du provençal « riaio », c’est-à-dire « grand ruisseau »... être et avoir été !). Au pied d’une paroi creusée par les flots anciens, rougie par les oxydes de fer, le sentier suit le lit de ce qui est en temps normal un modeste cours d’eau qu’un été trop sec a réduit à presque rien.
De pierre en pierre, parmi la végétation qui survit, le groupe rejoindra au petit pont sur la route de Mérindol avant d’escalader, ultime effort de la journée, l’étroit sentier qui évite les lacets de la route. La suite ne sera qu’une aimable promenade qui, parmi les vignes éclairées par les rayons d’or du soleil de fin de journée, nous ramènera à Mollans par Saint-Michel et le Pontillard où un dernier regroupement sur le bord d’un muret permettra de rappeler quelques points d’histoire de la commune, porte d’entrée des Baronnies... L’élevage des vers à soie et la culture des mûriers, la culture de la garance, les deux châteaux dont ne subsiste pour l’un que le donjon massif et pour l’autre la tour près du pont sur l’Ouvèze,... Invitation à revenir pour une visite plus complète !
Traversant le centre du village, nous ne pourrons pas manquer quelques unes des nombreuses fontaines, la chapelle en encorbellement Notre-Dame du Pont.
Retour à la case départ, Place de l’Ancienne Gare où subsiste ce modeste bâtiment, témoin de l’heureux temps où la ligne Orange-Buis les Baronnies transportait les passagers se rendant à Vaison ou les ballots du tilleul qui fit la renommée de la région. Et pour ne pas sombrer dans la mélancolie, allons donc rendre une petite visite à la dame qui ce matin nous a gentiment salués d’un chaleureux « Bonjour les sportifs ! » à la terrasse de son estaminet.
Merci à mes accompagnatrices, Mado, Viviane et Chantal qui ont pris soin des sentiers que nous avons foulés aujourd’hui.
Gérard Langlois.