Date : | 07/12/2017 | Difficulté : | Modérée |
Accompagnateurs : |
C. Malbois G. Biojoux |
Coordonnées UTM : | |
Participants : | 31 | Départ : | 31T 685331 4922125 |
Longueur : | 10 & 15 km | Pique Nique : | |
Dénivelée : | 450 & 850 m | Difficulté IBP index : | 49 & 74 |
Carte IGN TOP 25 n° : | 3138 OT & 3139 | ||
Position par rapport à Buis-les-Baronnies : | 37 km NNE |
Commentaires techniques :
Nota : Nous n'éditons pas la trace ni le compte rendu technique, car cette randonnée a été faite à partir du TOPO GUIDE® « Le Parc Naturel des Baronnies Provençales à pied® ». Référence PNR 7.
Compte-rendu :
Petit matin frisquet pour les 31 randonneurs qui se sont donnés rendez-vous au calvaire situé juste avant l'Abbaye de Bodon, sur le « Plateau du Saint Laurent », au dessus de Rémuzat dans le Drôme Provençale.
Le soleil se lève, le vent du sud aussi, rafraîchi par la neige qui subsiste encore et le gel de la nuit, ce qui nous incite à partir sans attendre.
D'un bon pas, sur une petite route bitumée, nous nous dirigeons vers le haut de la barre rocheuse du « Rocher du Caire » au dessus de Rémuzat, réputée pour une zone de reproduction naturelle de vautours fauves; des vautours fauves effectivement, il y en a, par dizaines, qui planent et font des ascendants au dessus de nous; bonne aubaine pour nos photographes qui tentent de les enfermer dans leurs cages numériques !
Espérons que leur récolte soit bonne pour alimenter le site internet du Club.
Après un petit quart d'heure d'observation fascinante, l'animateur nous incite à bouger, la route est encore longue et le temps passe vite.
Nous suivons un petit sentier en semi crête, en montée modérée mais traître, car cette nuit le gel a rendu les pierres glissantes à souhait et l'attention doit être constante pour ne pas chuter et se faire mal ; d'un côté la vallée de l'Oulle, encore dans l'ombre du côté vertigineux, et de l'autre, au soleil, les pentes douces et semi herbeuses du plateau de Saint Laurent, où les troupeaux de brebis viendront passer l'hiver.
Enfin un premier sommet est franchi, la troupe va se scinder en deux, les costauds, avec Gérard, pour aller plus vite, plus haut, plus loin et les tranquilles, avec Clément, pour un parcours moins relevé qui correspond mieux à leur attente.
Pour les seconds, donc, nous descendons jusqu'au « Col de Saint May » ou la pause casse-croûte est prévue ; choisir une place comme il faut, au sec, à l'abri du vent et au soleil est un casse tête facile à résoudre, sauf que, ce sacré soleil décide de se cacher derrières les nuages qui montent du sud juste à ce moment là !
Du coup la pause ne s'éternisera pas, pas de sieste comme pendant l'été, nous redémarrons par un bon sentier entre garrigue et champs de lavande, bien alignés mais tout gris en cette saison, le chemin en lacets se transforme assez vite en chemin bitumé qui dessert les fermes bergeries bien restaurées et sûrement habitées seulement en période estivale, au soleil et d'une tranquillité absolue !
Nous voilà revenus au point de départ, une petite visite a l'Abbaye de Bodon, ou de ce qu'il en reste, un coup de téléphone à nos copains, les costauds, pour savoir si tout va bien, et nous voilà repartis vers Buis les Baronnies avec le sentiment d'avoir fait une belle randonnée par une belle journée d'hiver.
Ce qu'il faut retenir de cette journée, c'est que le concept de faire deux parcours adaptés et de difficulté et longueur différente est bon, car il permet à tout un chacun, de choisir dans le même lieu ce qui correspond le mieux à ses attentes.
A refaire si possible.
Gageons qu'un costaud écrivain, nous narrera avec brio, la randonnée passée par le « Col du Pensier ».
C. Malbois
Les « costauds » vous saluent bien ! Et Gérard va les mener tambour battant pour le reste de la boucle... Clément vous l’a dit, nous avons assisté, au Rocher du Caire, au pied de cette simple croix de bois, à un magnifique ballet de vautours, tournoyant à la recherche de courants aériens, s’immobilisant quelques instants avant de reprendre leur ascension ou de piquer avant de remonter encore, dans la lumière du matin froid. Ce spectacle, à lui seul, est une récompense aux efforts que nous aurons peut-être à fournir encore. Il n’y manque qu’une musique céleste pour accompagner leurs évolutions, somptueuses parades nuptiales avant la nidification dans quelques semaines au creux des parois. Le territoire des Baronnies est d’une grande richesse, ces magnifiques rapaces l’ont compris en s’y installant de façon définitive, après que les hommes les ont amenés ici il y a plus de 20 ans. Vautours fauves, puis vautours moines et vautours percnoptères, y ont trouvé les parois dont ils ont besoin pour installer leurs nids. Tout récemment, un couple de gypaètes barbus y a même été lâché, lit-on dans les informations locales...
Le chemin de crête du plateau de Saint-Laurent, surplombant les Rochers de Saint-Auban, a perdu la couverture neigeuse qu’il avait encore il y a deux jours. Aussi, les rochers humides sont-ils maintenant très glissants... Il vaut mieux être un peu attentif à ses pieds. Quelques haltes, néanmoins, pour jeter un regard quelques centaines de mètres plus bas : Rémuzat s’y trouve, au confluent de l’Oule et de l’Eygues. Francis, notre dévoué serre-file, sait-il que le dernier curé de Rémuzat fut un Belge, l’Abbé Lucien Van Damme, qui y officia pendant près de 60 ans, jusqu’en 1989 ? Le sacerdoce serait-il un trait de caractère de nos amis Belges ?... A méditer !
Parvenus au point culminant (1048 mètres) de notre randonnée, après avoir lâché nos amis « petits randonneurs » qui vont poursuivre parmi les champs de lavande, nous allons bientôt trouver après le Col de Saint-May des conditions plus difficiles... Ouille, ouille, ouille ! La descente de la Ravine du Col, sur près de 800 mètres, est un exercice acrobatique : la neige, bien lissée par le passage des premiers marcheurs, s’avère très glissante. Quelques postérieurs s’en souviendront peut-être, mais la décence ne nous permet pas d’en faire un inventaire exhaustif. Et puis qui pourrait dire que l’arrière-train a une mémoire ? Aussi, passerons-nous pudiquement sur cet épisode.
Au pied de ce toboggan nous reprendrons l’itinéraire du GRP du Tour des Baronnies Provençales, sur un sentier bien enneigé, qui nous mènera jusqu’au Col de Pensier. Le soleil éclaire à nouveau ce versant de la Montagne de Buègue et, si la longue montée mobilise un peu d’énergie, au moins profitons-nous de la lumière et d’un panorama ouvert sur la vallée et les montagnes voisines. Une ruine de vieilles pierres, relais-auberge autrefois nous dit le Topoguide, mérite un regard pour sa belle arche de plein cintre qui tient encore l’ensemble et témoigne du savoir-faire des bâtisseurs... La végétation d’arbustes variés s’éclaircit et fera bientôt place aux genêts... Le ciel d’azur réapparait. Le Col de Pensier (1002 mètres), objectif fixé pour la pause du déjeuner, est atteint, il reste à poser avec précaution nos individus dans la neige, le plus confortablement possible après la péripétie du matin. Breuvages réconfortants et douceurs achèveront de nous retaper.
Longue descente sur la large piste enneigée jusqu’au village de Léoux. La Montagne d’Angèle est là devant nous et présente son aspect le moins connu, une impressionnante paroi abrupte. Au Hameau des Boeufs, le bitume est réapparu. La piste qui d’abord longe le torrent s’élève bientôt, surplombant la petite route de Villeperdrix. Elle nous mènera jusqu’à la bergerie de La Botte, que nous contournerons avant de reprendre le sentier pentu, orienté plein Sud, d’où nous pouvons apercevoir le Prieuré de l’Abbaye de Bodon. C’est aussi un point de vue superbe sur les parois où nichent les vautours, mille-feuilles ondulant, rappelant la complexité et la richesse géologique des Gorges de Saint-May.
Parvenus au poteau de la Source des Aumas, quelques hectomètres sur la petite route qui rejoint les ruines de l’abbaye, maintes fois saccagée par les envahisseurs (je ne parle pas des Randouvéziens, bien sûr) avant que les guerres de religion n’en viennent à bout. Nos véhicules sont là, bien sagement alignés... Descente vers les Gorges de l’Eygues, somptueuses, et retour sur Buis ou le Vaucluse...
Merci à Gérard qui nous a menés jusque là et à Clément qui a préparé cette sortie, classique mais toujours appréciée.
Gérard Langlois.