Date : | 26/03/2015 | Difficulté : | Modérée |
Accompagnateur : | G. Thouard | Coordonnées UTM : | |
Participants : | 26 | Départ : | 31T 0641901 4912304 |
Longueur : | 17,8 km | Pique Nique : | |
Dénivelée : | 530 m | Autres : | |
Carte IGN TOP 25 n° : | 3039 ET | ||
Position par rapport à Buis-les-Baronnies : | 57 km O |
Commentaires techniques :
Départ du parking principal de l’Espace 2003 à St. Paul ; partir à gauche plein Est et au croisement prendre le chemin des Marrons, puis à droite le chemin du Chameau jusqu’au carrefour de la Justice qui rejoint la D59.
Monter par le chemin du Kaolin (circuit du « chemindesartsentricastin ») pour rejoindre un sentier (balisage PR) puis piste direction NNE, direction principale de notre randonnée.
Au point 31T 643417 4912508, le sentier est barré par un pin coupé ; la mention « Privé » et une flèche nous invitent à continuer NNW jusqu’au point 31T 643303 4912678 où nous reprenons la direction azimut 45°.
Nous traversons le carrefour identifié par un poteau au bandeau quasi illisible « Côte Serre 202 » ; l’altitude indiquée par mon GPS est 195 m. La déclaration « Suric@te » a été faite par Clément qui est passé là lors d’une formation balisage.
Le cheminement se poursuit azimut 30° jusqu’à couper la D481 au niveau du hameau de Ladoux. Après une « épingle » pour contourner le gite de Ladoux, nous continuons vers le N hameau de « La Montagne ».
A partir de « La Montagne » nous suivons une direction S puis SW le long de la D571, qui nous conduit à Clansayes.
Après la traversée touristique du village nous rejoignons « Les Prés » par le sentier balisé. Nous traversons « La Combe du berger » et le ruisseau « La Riaille » pour retrouver la D571 au pied de la colline de la « Chapelle ND de Toronne ».
Nous faisons un AR jusqu’au site de Toronne par le chemin de Croix, suivons le sentier botanique, retour sur la D571.
Nous cheminons alors sur la piste le long du ruisseau jusqu’à contourner par le nord la colline de « Chatillon ». Retour par le chemin de Chatillon à l’Espace 2003.
Georges Thouard
Compte-rendu :
Il s’agit de la dernière randonnée du trimestre en ce premier jeudi de printemps particulièrement venteux où souffle un froid mistral. Il est vrai que nous sommes en Vallée du Rhône et que nos montagnes ne nous protègent pas ici, à Saint-Paul Trois Châteaux où Georges nous attend. Ce sont 26 Randouveziens qui prennent le départ, non sans avoir récupéré une fiche-questionnaire élaborée par notre guide du jour : aurait-il peur que nous ne passions à côté de quelques curiosités sans les voir ? Attention à l’interro finale ! La bruyante troupe prend la route pour quelques hectomètres de bitume avant de rejoindre un sol plus rustique et accueillant au Carrefour de la Justice.
Les plus observateurs ont déjà coché des cases… alors que d’autres n’ont encore rien vu. Il n’est pas interdit de copier sur son voisin ! Mais soyez plus attentifs ! De ce point, nous cheminerons sur un tronçon du Chemin des Arts en Tricastin, créé pour valoriser et faire connaître le riche patrimoine de ce territoire à la fois proche des Baronnies et pourtant très différent. C’est le domaine de la garrigue. La végétation et la flore sont plus typiquement méditerranéennes et la différence d’altitude y est sûrement pour quelque chose. Ici, c’est aussi le royaume de la truffe qui est un art de vivre, une religion… et une activité économique de premier ordre, ce qui explique peut-être aussi le terme de « diamant noir » ! D’ailleurs, certains Randouveziens gourmands et connaisseurs ont déjà participé aux traditionnelles randonnées de la truffe qui se déroulent chaque année au départ de Saint-Paul.
Le Chemin du Kaolin que nous empruntons croise à plusieurs reprises le Sentier de la Truffe. Ce chemin nous rappelle que furent exploitées non loin de là des carrières de kaolin, cette argile blanche destinée à diverses industries (cirage, papier et surtout porcelaine). Plus assez rentable, cette activité cessa en 1930. Nous cheminerons ainsi jusqu’au poteau de la Côte du Serre (202 mètres) où la pause permettra d’appréhender le paysage malgré l’altitude modeste. La piste (ancienne voie romaine ?) garde encore la trace des roues de charrettes, bien marquée dans la roche. Peuplée à l’Age de Bronze par un peuple celto-ligure, les « Tricastini », cette région devint une province romaine, la Viennoise, qui englobait Saint-Paul Trois Châteaux (Augusta Tricastinorum) et fut le centre d’une activité économique importante jusqu’au Vème siècle. Le village de La Garde-Adhémar se profile sur sa butte dans une légère brume.
Nous ne sommes pas partis très tôt sur les sentiers, ce matin, et l’heure du déjeuner va vite sonner à l’horloge biologique des plus affamés : le vent toujours bien présent nous impose une position au ras du sol, au pied des arbustes épineux. Mais le soleil ne manque pas, heureusement, pour notre confort… Et c’est la tournée de BB : bon anniversaire Bernadette ! Néanmoins, nous ne passerons pas plus de temps qu’il n’est utile. Et par un itinéraire tortueux dont Georges a le secret, nous rejoindrons le Hameau de la Montagne : ce nom doit avoir un sens un peu particulier dans ce pays où les reliefs restent modestes. Notre objectif est le village de Clansayes pour lequel notre examinateur a prévu un certain nombre de questions, soyons attentifs. Une petite route quasiment rectiligne nous y mènera, non sans quelques arrêts pour profiter du paysage : en effet, cette route se trouve en surplomb du Ravin des Alyssas, aux parois abruptes, qui offre de belles perspectives et, notamment, des vues sur des grottes vestiges d’un habitat troglodyte ancien. Bientôt, la silhouette du Donjon de l’ancienne forteresse des Templiers, surmonté de la statue de la Vierge, se profile devant nous, avec en arrière-plan, curieux clin d’œil à la modernité, les deux tours de refroidissement de la centrale du Tricastin.
Tous à vos crayons, ouvrez bien les yeux si vous voulez être au tableau d’honneur ! A l’entrée du village, la tour talutée du XIVème siècle mérite un arrêt : sa construction présente un appareil original avec ses pierres d’angles à bossages qui n’avaient vraisemblablement qu’un but esthétique (bien que, dans certains cas, cela puisse présenter un intérêt défensif, selon les spécialistes). Aussitôt après, la Salle aux Trois Niches, vestige d’un édifice dont l’usage reste mystérieux, datée d’environ 800 ans avant Jésus-Christ. Avançons encore et découvrons enfin ce donjon aperçu de loin : la tour massive, présente une forme octogonale en sa base en raison des puissants contreforts qui se terminent par des mâchicoulis. Ironie du sort (œuvre divine ?), la destruction de l’édifice ordonnée à la Révolution fut abandonnée en raison de sa solidité !!! Peut-être faut-il y voir la raison qui justifia l’érection de cette statue de la Vierge, haute de 6 mètres, en 1853, par deux moines de l’Abbaye d’Aiguebelle, à l’initiative du curé du village. De la plate-forme (ventée) devant le donjon, une superbe vue embrasse toute la région.
La visite du village se poursuit par une nouvelle halte sur le parvis de l’Eglise Saint-Michel (XIIème siècle), au pied du donjon. Le séisme de 1722 causa de graves fissures à l’église, mais elle y résista. Le soleil donne à la pierre une belle couleur lumineuse. La base de la falaise présente une anfractuosité tout juste assez haute pour que Francis, en mal d’éternité, s’y glisse dans la pause du Bouddah allongé ! Mais de quelle religion se veut-il l’adepte avec sa calotte blanche sur la tête ? Nous terminerons en rejoignant la fontaine au pied d’une magnifique bâtisse, joliment restaurée, comme une bonne partie du village qui bénéficie d’un bel ensoleillement du haut de sa colline. Le retour vers la vallée par le chemin des Prés permet d’en avoir un panorama intéressant en ce bel après-midi. Le sentier traverse les prairies vertes et grasses, arrosées par la Riaille, jusqu’à la petite route qui descend du village et mène au sentier qui monte à la Chapelle Notre-Dame de Toronne.
Qui veut aller jusqu’au site de la chapelle, qui fut à l’origine l’église principale de Clansayes ? Tous (ou presque) nous y allons, par un sentier bordé d’un chemin de croix qu’emprunte chaque année, depuis 1928, un pèlerinage. Sur le site qui appartint aux Templiers et servit de logement au Commandeur de leur monastère de Clansayes, il ne reste que la chapelle dont héritèrent les Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem après l’extermination des Templiers. Les autres bâtiments sont en ruine. Il y reste néanmoins une curiosité d’origine récente (peut-être liée au pèlerinage) : des ex-voto aux textes abscons que nous n’aurons guère le temps de déchiffrer. L’espace qui ceint la chapelle est très verdoyant. Les primevères et les violettes abondent. Quel est donc ce chardon aux feuilles tachetées de blanc ? Il s’agit de « chardons marie » dont les vertus pour le foie sont réputées : il faudra que Jean les intègre à son herbier. Les iris qui parsèment le petit jardin au muret de pierre (jardin de simples à l’origine ?) voudraient bien égayer eux aussi ce lieu…
Et voilà pour la partie historico-culturelle de notre périple ! Retour vers Saint-Paul… La route longe la Riaille pendant quelques centaines de mètres, parmi les champs de lavande nombreux. Et puis Georges nous fait prendre un sentier sablonneux, comme il en est sur ce territoire à la géologie particulière, en vallée du Rhône. Ce labyrinthe zig-zagant en sous-bois, le Chemin de Chatillon, nous ramène bientôt dans le quartier de l’Espace 2003, cet ensemble de loisirs d’où nous sommes partis ce matin… Certains dont, solidaires comme tous les bons cancres, nous tairons les noms s’esquivent pour éviter l’interro de Maître Georges que nous nous devons de remercier pour cette belle randonnée peu commune, avant de filer vers Suze-la-Rousse pour bien finir la journée devant un bon rafraîchissement.
Gérard Langlois.
Photographies : G. Thouard
Trace : G. Thouard
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