Ce jeudi 19 mars (mois des giboulées), une rando toute neuve était au programme. Après un repérage et nettoyage d’une partie du sentier de crête, nous fûmes contraints de rebrousser chemin car l’ubac de la montagne du Grèle était enneigé et très glissant.
Quatre jours plus tard, le mardi précédent la rando, mon instinct de sioux prudent me dictait d’aller faire le repérage de la deuxième partie de la crête. Confirmation de mes doutes : l’ubac était toujours enneigé et très dangereux, par quatre fois, je me suis retrouvé assis dans la neige. Heureusement sans gravité !
Ce jeudi donc fut une rando atypique car décidée au pied levé ; le matin même. Le point de départ était resté le même car il ne fallait pas perdre les Vauclusiens ! Donc, direction le col du Buisson de Derben. La montée est rude et au sommet du col, deux petits névés nous attendent. Déjà quelques mécaniques souffrent. Serait-ce les particules fines de l’air ? Pour Jacques Mouillade qui fêtait sa reprise ce fut un test : positif ! Bravo Jacques. En cours de chemin, le beau temps est agréable et on rêve déjà au déjeuner au sommet de la Vanige que l’on a en point de mire. Pas de chance, Claude Ricard me fait remarquer que la clairière au col de Corbière est enneigée et je suis, à regret, obligé de changer à nouveau mes plans.
Le repas bien mérité se fera au col du Rocher percé. Nous arrivons (pour faire plaisir à Gaston à 12h00 tapantes) dans une jolie petite clairière ensoleillée. Comme il m’arrive très rarement d’être le premier arrivé au déjeuner (mes fonctions habituelles de serre-file obligent), j’en profite pour offrir l’apéro pétillant de bulles.
La sieste étant une institution sacrée en Provence nous redémarrons à 13h30. Mais par où
Après concertation avec l’autochtone Claude (à nouveau lui), nous décidons de prendre la piste au col de Gifort pour descendre par la combe des Lauzettes en direction de la ferme de Druen tout près du col de Peyruergue. Arrivés au col, nous apercevons déjà les voitures (leur taille ressemble à celle des Dinky-toys, Norev ou Solido de notre enfance).
Après 10 minutes de marche sur le sentier qui descend vers la vallée de l’Ennuyé, je reçois un appel par talkie-walkie de notre serre-file du jour Huguette qui s’inquiète : « Allo Francis, est-on sur le bon chemin car je trouve que l’on s’éloigne des voitures ? » Oui, oui, Huguette, en montagne le chemin le plus court n’est pas toujours le plus direct ! Les voitures aperçues depuis le col de Peyruergue deviennent de plus en plus grosses, ouf ! On était bien sur le bon chemin ! Comme d'habitude, la randonnée se termina devant une bière, une Orval, une menthe eau plate ou un panaché bien blanc. Votre serre-file préféré et, pour l’occasion, accompagnateur du jour.
Francis Gierts
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En cette dernière journée d'hiver, je pensais naïvement que la randonnée proposée par Francis serait une simple promenade de santé ; d'autant que les 'costauds' de Randouvèze, accaparés par leur séjour-raquettes à la Jarjatte seraient absents. Je croyais que nous ne serions en conséquence qu'un groupe restreint. Erreur... Si les 'costauds' n'étaient pas là, les 'souriants' l'étaient au nombre de 27. Disons une petite trentaine pour rester précis ! Ce chiffre est effectivement une approximation, car je n'étais pas affecté au comptage du départ et n'ai appris qu'au dernier kilomètre, alors que nous apercevions le château de Saint-Sauveur-Gouvernet, que je serai chargé en plus des photos, du compte-rendu de la journée. Ne vous attendez donc pas à un texte élaboré, de la précision habituelle... Globalement ce sera une montée rude, puisqu'au pif, la dénivelée positive sera de l'ordre de 900 mètres, suivie d'une agréable promenade en crête, aux alentours de 1200 mètres, se terminant par une descente assez longue mais peu douloureuse pour nos muscles. En partant du parking du transformateur EDF de Gouvernet, il suffisait de traverser la route goudronnée Ste-Jalle / St-Auban pour attaquer un large sentier bordé d'amandiers en fleurs, surmonté d'une belle crête rocheuse. Le soleil généreux, l'absence de vent, tout paraissait facile. Il suffisait d'écouter les bavardages pour constater que personne n'avait le souffle coupé. Ainsi en sera-t-il pendant une bonne demi-heure avant d'aborder le morceau de résistance : une belle montée parmi une superbe végétation méditerranéenne, bien raide accompagnée d'un vrai silence ; chacun se concentrant à mettre un pied devant l'autre à un rythme qui ne coupe pas le souffle. Sur le coup de onze heures, ce sera la pause pâtes de coings, gingembre confit, amandes et fruits séchés, avec la reprise des bavardages. Une assez longue balade suivra en crête du style petite montagne russe. Très facile. Soudain, notre meneur nous annonce qu'il est temps de trouver un emplacement de restauration, avant d'aborder le dernier effort du jour... la Vanige. Nous devons nous situer à peu près, au Col de Buisson de Derbon. Ce qui s'exprime en bon 'wallon' plus simplement, Col de Bouisson. Pas besoin de traducteur, tout le monde comprend, y compris l'anglais de service, 'Steeve'. Là encore, la prononciation varie en fonction des origines catholiques ou protestantes... Stephens, Stef... Rapidement tout le groupe s'installe dans un espace assez restreint pour que tous aient l'impression d'être convives à la même table ; un événement majeur doit être célébré, l'anniversaire de notre chef de file, qui pour une fois abandonne sa fonction de serre-file. A la vue des bouteilles de type champenois, les visages s'éclairent pendant que Francis célèbre à sa manière un nouvel anniversaire en procédant au remplissage de toutes les coupes qui se présentent. Que ce cérémonial puisse se renouveler ainsi pendant de nombreuses années ! Suivra une bonne sieste réparatrice. Enfin, la Vanige devrait pouvoir s'attaquer... Si le côté protecteur de notre chef ne décidait de rester raisonnable et de ne pas nous entraîner sur un flanc glissant, ombragé et recouvert d'une bonne couche de neige. Finalement ce tracé à géométrie variable est accepté par tous avec un large sourire, car nous sommes ravis de nous la couler douce sur cette belle fin de parcours, à descente lente et progressive. Bientôt apparaît à l'horizon le château de Saint-Sauveur-Gouvernet, non loin de notre parking de départ. Puis ce seront les 'au-revoir' habituels, avant le dernier cérémonial de La DUVEL, aux célèbres cafés de Buis-les-Baronnies, dénommés 'Les Belges' ou 'Mousse'. Nul doute qu'avec un tel compte-rendu, certains aient envie de retrouver notre trace sans se perdre... Sans garantie. Merci encore à Francis, qui n'a pas réussi à perdre un seul homme et les a tous ramenés au bercail de départ.
Jean Gourault
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