Date : | 27/03/14 | Difficulté : | Difficile |
Accompagnateur : | G. Biojoux |
Coordonnées UTM : | |
Participants : | 23 | Départ : | 31T 0679499 4885425 |
Longueur : | 21,2 km | Pique Nique : | |
Dénivelée : | 1000 m | Autres : | |
Carte IGN TOP 25 n° : | 3140 ET | ||
Position par rapport à Buis-les-Baronnies : | 41 km S |
Commentaires techniques :
Départ devant le monument aux morts de Flassan 84410, position (31T 0679499 4885425), prendre le GR 91 azimut 23° sur 600 m ; vous êtes au début de la combe de Canaud, quitter le GR 91, azimut 68°, suivre le fond de la combe sur 2,7 km (Balises jaunes), au point (31T 0682128 4886885), poteau indicateur, prendre à gauche sur 200 m puis au point (31T 0682002 4887009), poteau indicateur, prendre à droite, azimut 60° sur 1,2 km, au point (31T 0682925 4887667) obliquer à droite, toujours sur une piste balisée jaune, poursuivre dans la forêt pour atteindre au point (31T 0685493 4889685) la "Font d'Angiou" ; poteau indicateur, à ce point changer de cap, prendre azimut 194° "La combe de font d'Angiou", la suivre sur 3,5 km pour arriver au point (31T 0683817 4887366) "Fontaine de Canaud", prendre à gauche un sentier en montée qui vous conduit à la chapelle St Jean (31T 0684483 4887267 ; prendre la large piste azimut Sud puis SSO sur 4 km, traverser la D217, prendre la piste caillouteuse qui longe la "Combe Ripert" pour retrouver le GR 91 au point (31T 0679584 4884650); rentrer azimut N vers le point de départ.
C. Malbois
Compte-rendu :
Il est des lieux incontournables pour les randonneurs, le Mont-Ventoux est de ceux-là. Si nos sorties randouveziennes les plus nombreuses nous conduisent à explorer le plus souvent le territoire des Baronnies, riche de paysages sans cesse renouvelés, selon le point de vue où l'on se trouve, il n'en reste pas moins vrai que le Géant de Provence garde son attrait de montagne mythique. Nous ne saurions rester de trop longs mois sans y retourner, à pied ou en raquettes, pour y ressentir l'atmosphère si particulière. Aujourd'hui, Gérard a choisi de nous y guider sur un parcours certes classique mais qui garde tout son charme... d'autant plus que le soleil a accepté de nous accompagner.
Le rendez-vous a lieu à Flassan, village dont les façades sont pour la plupart enduites aux couleurs chaudes des ocres qui sont une richesse du lieu. Une vingtaine de marcheurs se retrouvent auprès du monument aux Morts de la Grande Guerre (avec une pensée particulière en cette année de commémoration). Notre objectif sera la Font d'Angiou (ou Angièu) où nous devons faire halte pour déjeuner. La Combe de Canaud sera donc la première étape de la matinée. Le sentier est typique des pentes méridionales du Ventoux. En cette heure encore matinale, la fraîcheur humide se ressent sur nos échines. Les rayons du soleil ne parviennent pas jusqu'à nous, tant cette combe est encaissée et enserrée entre ses hautes parois rocheuses. Les lichens qui recouvrent les arbres sont le témoignage des conditions climatiques si particulières du lieu. La pente est progressive et permet de mesurer l'effort... et de profiter du spectacle. Cette combe, prolongée par celle de la Font d'Angiou était autrefois le trajet utilisé pour rejoindre Savoillan depuis Flassan. Le sentier est ponctué de vestiges d'abris de pierre pour les bergers et leurs troupeaux. En regardant avec un peu d'attention, ce sont des traces d'anciennes charbonnières qui se révèlent aussi, çà et là.
Le soleil réapparaîtra au carrefour des Tourreùs (759 m), où s'opère un changement de direction, vers ces deux énormes blocs de pierre, les Tourreaux, qui semblent garder comme des fortins avancés un territoire interdit. Bien entendu, Virginie ne manquera pas d'y faire quelques pas d'escalade afin d'explorer une mystérieuse cavité où elle se faufile. Au poteau suivant, c'est la Combe de guérène que nous allons entreprendre: la pente y est toujours aussi progressive et chacun la prend à son allure, la file s'étire en longueur. Avec la lumière réapparue, c'est aussi la végétation qui se modifie. Les résineux y sont maintenant les essences principales (y compris quelques cèdres). C'est là toute la spécificité des pentes du Sud-Ventoux dont les étages ont chacun leur caractère propre. Le Ventoux est un livre ouvert dans lequel se lit une histoire longue et complexe où se mêlent sciences naturelles et histoire de l'homme... N'a-t-on pas découvert ici des restes d'occupation humaine datant de plus de 3000 ans avant Jésus-Christ !
Les derniers pans de murs d'anciens jas sont presque banals sur cette terre de pastoralisme : nous en avions visité quelques uns l'hiver dernier lors d'une précédente randonnée sous la neige. Contraste ou paradoxe ? Notre chemin nous mène à proximité des murs encore debout de l'ancien Hôtel de la Forêt, entrevus à travers les pins, vestiges d'un établissement qui accueillait les amateurs de grand calme il y a quelques décennies. Sans qu'il y paraisse, les kilomètres sont avalés à un bon rythme et bientôt apparaîtra la Font d'Angiou (1159 mètres), au bout de la piste, le lieu de nos agapes... où nous retrouvons la neige qui fut si abondante sur le Ventoux au cours des mois d'un hiver qui n'en fut pas un. Le lieu idéal pour un pique-nique 3 étoiles (nous y avons déjà posé nos sacs à diverses reprises). Comme un petit bonheur n'arrive jamais seul, Henri nous fait la surprise d'offrir un apéritif copieux pour fêter les 40 années de l'ouverture des sentiers de randonnée en Baronnies à laquelle il participa avec son père. Et pour clore cet intermède, nous verrons quelques glissades dans la neige de (devinez !!!)... Virginie, bien sûr.
Comme une transition pour un meilleur confort digestif, la reprise sera progressive et gentillette avec la descente de la Combe de la Font d'Angiou, jusqu'à la Font de Canau (915 mètres). C'est un chemin facile, au milieu des arbres, où le soleil se coule doucement, parfois encombré de branches rompues par la charge de neige. Les buissons de houx au vert profond y fond de belles taches encore parsemées de points rouge. Attention, cueillette règlementée ! Le regroupement se fait à la Font de Canau avant d'attaquer la pente qui mène à la Chapelle Saint-Jean. Ce morceau de bravoure, assez modeste néanmoins, offre toujours de belles vues sur la crête du Mont-Ventoux (encore enneigée) et les belles parois abruptes de la Combe de Canaud. De quoi oublier l'effort que demande l'ascension.
Bien évidemment, le calme et la sérénité des lieux incitent à y faire une halte prolongée. Jean, légitimement, comme Saint-Louis rendant justice sous son chêne, semble tenir conseil sur un banc judicieusement placé là. D'autres partent à la recherche d'un talkie-walkie qui se serait pris pour un baladeur : mystères de la technique (qu'en penses-tu, Clément ?). Elisabeth (troisième du nom) en profite pour faire ses armes de meneuse pour ne pas retarder le groupe qui repart pour l'étape finale : objectif cote 772, exécution ! De belles pistes plus souples sous les pieds ont remplacé la caillasse. Nous effacerons ainsi quelques kilomètres, sous les pins : Les Bonins, Béaucoua, Les Grigauds, ... avant de retrouver (mais oui, c'est le Ventoux) un tapis de pierres bruyantes et coupantes après avoir traversé la D 217 au poteau de Mortier. Il en sera ainsi jusqu'à l'Espère du Loup, mais, là aussi, de belles perspectives sur les pentes de notre seigneur le Ventoux atténueront la douleur de nos pieds.
Longeant la Combe de Ripert, la piste nous mène à la petite route qui, du Domaine de la Boissière, en passant près de la Fontaine de l'Auzon, nous ramènera au village dont la traversée au milieu des maisons aux façades rougeoyantes ne manque pas de charme.
Hé bien, Gérard, tu sembles t'excuser de nous avoir proposé ce long circuit ? Rassure-toi, notre retour sur les chemins de notre Ventoux fut un plaisir partagé par tous... A quand la prochaine ascension de la face Nord ?
G. Langlois.