Date : | 05/09/2019 | Difficulté : | Moyenne |
Accompagnateur : | G. Langlois | Coordonnées UTM : | |
Participants : | 16 | Départ : | 31T 0676398 4907710 |
Longueur : | 13,3 km | Pique Nique : | |
Dénivelée : | 740 m | Difficulté IBP index : | 74 |
Carte IGN TOP 25 n° : | 3139 OT | ||
Position par rapport à Buis-les-Baronnies : | 9 km NO |
Commentaires techniques :
Compte-rendu :
Pour la reprise de notre saison 2019-2020, il est prévu une mise en jambe progressive, après un été caniculaire qui n’envisage pas de nous laisser respirer encore… Les Randouvéziens, comme tout un chacun, depuis deux mois, ont dû plutôt user la toile de leurs chaises longues que la semelle de leurs chaussures de marche ! Néanmoins 16 courageux sont au rendez-vous, sur le parking de la mairie, qui jouxte la petite église Saint-Simon-et-Saint-Jude dont l’horloge va nous donner le départ après nos traditionnelles et chaleureuses embrassades.
La température est, ce matin, modérée par un vent qui nous apporte un peu de fraîcheur. Tant mieux car nous aborderons dès le départ la seule grosse difficulté de la journée : la Montagne de La Taillade par le Col de la Posterle (895 mètres). En route, donc, pour cette première (et modeste) aventure dans le cadre d’une large vallée où la vigne cède volontiers de la place aux vergers d’arbres fruitiers et champs d’oliviers.
Après le petit hameau de La Bâtie, la piste caillouteuse et ravinée va nous rappeler nos sensations de randonneurs baronniens et nous emmener vers le Col de La Posterle. La Baume Noire nous domine de son imposante paroi au pied de laquelle se blottit, invisible à nos yeux, la grotte des Maquisards (dite Grotte de Mandrin). Ici, quelques jeunes réfractaires à l’occupant se réfugièrent en 1943, avant de rejoindre la Ferme du Linceuil après qu’ils eurent été dénoncés aux nazis. Cette grotte fut-elle aussi le refuge du célèbre brigand Mandrin ? Nul ne le sait vraiment, seuls ses nombreux passages à Curnier ont été attestés en Baronnies.
Du Col de La Posterle, le regard embrasse un large paysage à 360° dont nous pouvons nous repaître, tout en grignotant le pain d’épices « maison » de Claude… Le vent qui souffle encore en rafales oblige à remettre parkas ou « petites laines » avant d’attaquer la montée en crête de la Montagne de La Taillade, premier sommet de la saison.
Ne cherchons pas un sentier bien tracé : nous cheminerons parmi les buis, en équilibre parfois sur les rochers karstiques usés, troués par l’érosion. Quelques à-pics sans réel danger nous donnent cette délicieuse sensation de dominer le paysage. A notre gauche, l’ancien château tout en haut du Moure Frey dont on ne peut plus distinguer que quelques rares pierres qui émergent encore. Cette citadelle contrôlait autrefois le Col de La Viare et le passage vers Bénivay. Plus loin, la silhouette austère du grand hôtel thermal de Propiac qui nous rappelle la richesse géologique, complexe, de ce petit territoire dont le diapir est toujours une occasion d’échanges entre spécialistes.
Ainsi irons-nous jusqu’au sommet de cette montagne (964 mètres) avant de redescendre vers le Col des Moulins (862 mètres). Il nous faudra trouver le sentier dans une végétation dense qui témoigne du petit nombre de randonneurs à fréquenter cet itinéraire pourtant intéressant. Sans doute aurons-nous effectué la partie la plus belle de notre boucle avec les vues splendides dont nous venons de bénéficier dans une lumière estivale estompée par la brume légère.
S’ouvrent maintenant de larges et belles pistes qui nous amèneront jusqu’au Col de La Croix (781 mètres) où (déjà !) nous poserons nos sacs pour un pique-nique au soleil. C’est l’occasion d’échanger sur nos occupations estivales et, surtout, notre programme des semaines à venir et nos rendez-vous.
Nous reprendrons notre progression par une longue descente vers Bénivay qui nous offre des perspectives sur la Montagne de Peitieux sur l’autre versant de la vallée où l’Eyguemarse laisse couler son faible débit. La petite chapelle Saint-Jean perchée sur son piton rocheux nous rappelle quelques haltes passées et qu’une scène de la Nativité y fut jouée par quelques Randouvéziens talentueux !
Les marnes qui bordent la piste, au-dessus du Ruisseau des Girards, ont laissé apparaître quelques vestiges de rails métalliques : c’est ici que se trouvait l’une des mines de plomb qui ont été en activité sur le territoire au début du XXème siècle. Rien d’étonnant à cela car la proximité du diapir de Propiac a vraisemblablement donné naissance à des filons minéralisés contenant des sulfures métalliques (source : Ch. Montenat, « Baronnies Provençales »).
Nous abandonnerons cette piste à quelques encablures de Bénivay et reprendrons un sentier qui longe quelques vergers de cerisiers et d’abricotiers et serpente sous les pins dans le secteur de Sous-Ville, avant de rejoindre à La Tour la piste de la boucle PR « Au Fil de l’eau ». Nous foulons sous ces ombrages un tapis d’aiguilles de pin confortable à nos orteils qui bientôt vos réattaquer la montée vers Beauvoisin. Au passage, jetons un regard sur ces fantomatiques oliviers recouverts d’une fine couche d’argile verte destinée à les protéger des attaques de la mouche ravageuse « bactrocera oleae ».
Un petit effort pour franchir ce dernier raidillon (pour les plus courageux) et bientôt apparaît le village de Beauvoisin un peu plus haut. La piste poussiéreuse n’est pas des plus engageantes mais il n’y a pas d’alternative. Il fait encore chaud en ce début d’après-midi et l’envie d’un rafraîchissement se fait sentir sur les papilles… Quelques mètres de bitume et nous voilà de retour : 15 heures à l’horloge de l’église ! Nos jambes n’en demandaient pas davantage, semble-t-il.
A bientôt pour la suite du beau programme que nous ont concocté nos meneurs qui nous attendent nombreux dans les prochaines semaines.
Gérard Langlois.