Date : | 27/02/14 | Difficulté : | Moyenne |
Accompagnateur : | G. Thouard |
Coordonnées UTM : | |
Participants : | Départ : | 31T 0647498 4894783 |
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Longueur : | 18 km | Pique Nique : | |
Dénivelée : | 440 m | Autres : | |
Carte IGN TOP 25 n° : | 3040 OT | ||
Position par rapport à Buis-les-Baronnies : | 50 km OSO |
Commentaires techniques :
Départ du parking de l'école de Sérignan du Comtat (84), position (31T 0647394 4894575), prendre la D 65 direction Nord sur 350 m environ, au rond point prendre à gauche sur la même route, au point (31T 0647427 4895166) prendre à gauche, vous êtes sur le GR de Pays du Massif d'Uchaux, le suivre scrupuleusement sur 4,5 km environ, au point (31T 0646303 4898778), poteau directionnel, prendre à gauche, vous êtes sur le GR 4, aller jusqu'au point (31T 0644563 4898778), poteau directionnel, prendre à gauche azimut Sud sur 700 m, au point (31T 0644295 4898144), prendre à droite puis traverser la D 11, continuer sur 200 m azimut 300°, prendre à gauche, longer le ruisseau « Le Rieu » sur 850 m, puis au point (31T 0643250 4897928), prendre à gauche un sentier en pente ascendante, retraverser la D 11 et monter aux ruines du « Castellas », continuer en descente pour atteindre le point (31T 0644144 4897644), vous êtes sur le sentier botanique, le suivre azimut moyen Ouest sur 3,5 km environ pour attendre le bois de « La renjarde » vous êtes dans la banlieue de Sérignan du Comtat, rentrer à vue vers le point de départ.
C. Malbois
Compte rendu :
Une fois n'est pas coutume, Georges, notre gentilhomme randouvèzien, nous convie à être infidèles à nos belles baronniardes. Il est vrai que ses terres de l'Enclave sont proches et pour une randonnée hivernale (qu'elle aurait dû être), cette sortie présentait moins de risques liés aux intempéries. Le changement de décor est immédiatement perceptible car les villages et la nature ne sont plus tout à fait les mêmes en cette partie de Provence septentrionale. Rendez-vous a été donné à Sérignan du Comtat, là où Jean-Henry Fabre, notre plus célèbre entomologiste français mais également poète méconnu, a passé plus de quarante années de sa vie et où il rédigea quelques uns de ses ouvrages, dans sa propriété de l'Harmas, transformée en laboratoire d'observation de la nature.
Dès que nous quittons le bitume pour emprunter le GR de Pays du Massif d'Uchaux, que nous suivrons sur une bonne partie de notre trajet, le paysage est celui du maquis avec ses essences méditerranéennes traditionnelles, notamment les diverses variétés de pins. Le Bois de la Montagne et le Massif de Mornas-Uchaux qui constituent notre territoire d'exploration du jour sont en effet parmi les derniers ensembles naturels de cette partie du Vaucluse où l'urbanisation et l'agriculture ont pris une place prépondérante. Nous traverserons d'ailleurs des zones de vignobles importantes : c'est ici l'aire des Côtes du Rhône Villages « Massif d'Uchaux ». Il faut remarquer au passage le sol très caillouteux sur lequel les vignes sont plantées.
Depuis les chemins que nous parcourrons, ce matin, les pieds dans la boue parfois ou sur des sentiers pierreux et glissants, il est encore possible d'apercevoir les cimes enneigées des Baronnies dans le lointain brumeux : les dernières chutes de neige abondantes ont remis en état le manteau blanc de ces dames. Le point de vue ne manque pas d'intérêt car nous pouvons aussi découvrir, à l'opposé, la vallée du Rhône, ses éoliennes, ses usines aussi. C'est un paysage de transition. Ces collines de faible altitude ne présentent pas de difficultés pour nos vaillants marcheurs et les conversations vont bon train. Au détour d'un sentier, Gérard se lance sur les traces d'un faisan (ou quelque autre volatile dont le cri pourrait y ressembler : pour les puristes, le faisan criaille). Vaine poursuite ! Un peu plus loin, une petite séquence nostalgique pour les randonneurs les plus anciens de ce territoire : un bus bariolé, tagué, rouillé, dont Bernard a gardé les photos dans ses archives, a longtemps stationné ici... vision décalée, insolite, en un tel lieu ! Ce bus a maintenant disparu. L'humeur est joyeuse à l'image du temps ensoleillé de cette belle matinée.
C'est donc sans efforts notables que nous continuerons notre chemin, traversant un triste hameau sous les pins où nous verrons quelques contre-exemples de ce que peut être un habitat bien intégré dans le paysage. Nous nous dirigeons vers la Chapelle Saint-Michel que Georges a repérée pour la pause-déjeuner. La troupe est vite installée autour des tables ou sur les murets... Surgissent des sacs vivres et flacons (moins un qui, glissant malencontreusement des mains d'un marcheur maladroit -l'anonymat ici s'impose - ira bénir cette terre consacrée !). L'ambiance n'en sera pas cassée pour autant.
Culture et nourriture, cela rime bien et Georges nous fera un petit rappel des origines et de l'histoire de cette jolie chapelle romane des XI-XIIèmes siècles. Elle pourrait être le dernier vestige d'une seigneurie située sur cet oppidum ? En tout cas, elle fut au centre de joutes locales dignes de Clochemerle entre habitants d'Uchaux le Haut (Les Farjons) et d'Uchaux le Bas (La Galle), au XIXème siècle, au moment où elle fut désaffectée pour cause de délabrement au profit de la chapelle du Saint-Rosaire récemment construite. Délices de la petite histoire de nos villages !
Reprenons notre périple car il fait un peu frais sous les ombrages qui entourent l'édifice et portons nos pas à quelques dizaines de mètres d'ici pour un nouvel arrêt : encore un peu d'histoire ! Nous sommes en effet sur le site du Castellas, ancienne demeure seigneuriale des XIIIème et XIVème siècles ayant appartenu à la famille des Baux. Les vestiges imposants que nous parcourons nous montrent en particulier une immense salle sans doute dédiée aux réceptions. Pour l'anecdote, le château appartint ensuite à la famille de Poitiers dont la plus illustre des personnalités, la belle Diane, favorite de Henri II fut aussi Sénéchale de Normandie.
Dévalons le sentier, après cette étape historique. La nature du paysage a changé et c'est un parcours en sous-bois qui nous est proposé. L'hiver pluvieux et doux remplit l'atmosphère d'une froide humidité. S'offre à nous un parcours labyrinthique où nous emprunterons le sentier botanique créé dans le sens d'une démarche naturaliste proche des travaux de J.H Fabre : que d'essences aux noms curieux... dompte-venin noir, ibéris à feuilles de lin, fraxinelle, onopordon à capitule laineux (unique en France)... Nous retrouvons aussi les sables si caractéristiques de la contrée. Nous marchons sur ce terrain doux sous les pieds, dont la couleur tranche avec le vert de la végétation : l'origine géologique du massif est la même que celle des bassins d'Apt et de Bédoin, dont les ocres et les marnes sont sans doute les plus connus. Là, un ruisseau un peu boueux ralentit la marche, rien d'insurmontable !
C'est ainsi que se terminera la partie « nature » de la randonnée avant de retrouver les ruelles du village ancien aux maisons de pierre ocre et de rejoindre notre point de départ sur le parking du collège. Des bancs accueillants permettent de nous poser pour déchausser confortablement... et rendez-vous au Buis (pour les Drômois) pour le rafraîchissement traditionnel. Et un grand merci à Georges, notre guide.
G. Langlois.