Date : | 24/04/2014 | Difficulté : | Modérée |
Accompagnateur : | M. Benoît |
Coordonnées UTM : | |
Participants : | 32 | Départ : | 31T 0661363 4926805 |
Longueur : | 15,5 km | Pique Nique : | |
Dénivelée : | 710 m | Autres : | |
Carte IGN TOP 25 n° : | 3038 E | ||
Position par rapport à Buis-les-Baronnies : | 50 km NNO |
Commentaires techniques :
Quitter le parking de La Roche St Secret en tournant à droite sur la D 538.
Après 200 m, tourner à gauche pour traverser le Lez puis après 400 m prendre à droite en direction du château d'Alençon dépasser le château d'environ 500 m puis prendre à gauche. Au point 31T 0661485 4928908, prendre à gauche au niveau d'un poteau en direction de la tour en ruine que l'on peut visiter moyennant un petit détour. La direction générale de la rando est alors orientée à l'ouest. Passer devant une ferme « l'Adret » et suivre le chemin forestier jusqu'à sa fin et prendre un sentier à gauche en direction du col de la Croix. On retrouve un chemin qui va permettre de longer le serre « Enrichier ». L'azimut est alors globalement au sud. Attention, au point 31T 0659596 4927500 on quitte le chemin pour suivre un sentier longeant le serre et qui va conduire à la Cime de Rozier.
Au point 31T 0659995 4924550, on oblique à gauche pour une très forte descente dans un thalweg qui rapproche du lit du Lez.
Le retour s'effectue en suivant le Lez jusqu'au village.
G. Soubrier
Compte-rendu :
La Roche-Saint-Secret, quel est donc ce secret qui justifierait ce nom ? Marcel veut-il nous en faire découvrir l'origine ? 32 curieux (30 dedans et 2 dehors aurait dit Pierre Dac, grand maître de l'absurde) sont là pour le savoir. Nous sommes aux confins de la Provence et du Dauphiné, là où se confondent encore les deux provinces sous un nom qui n'a rien d'historique, la Drôme provençale, avant que le verrou de Béconne à la sortie des gorges du Lez ne vienne définitivement ouvrir la porte du Dauphiné. La commune de La Roche-Saint-Secret-Béconne, montage administratif qui rassemble en fait 4 hameaux (Alançon, Béconne, Blacon, La Roche-Saint-Secret), qui semble bien calme et endormie, connut pourtant maintes péripéties au cours de l'histoire. Comme souvent dans cette région, les guerres de religion firent quelques ravages : 2 hameaux sur les 4 étaient catholiques, les 2 autres protestants ! Bonjour l'ambiance, dirions-nous aujourd'hui.
Passons rapidement sur ces évènements et les querelles entre grandes familles (Montauban, Boulogne, Diez, Poitiers...) car il serait trop long de les énumérer. Prenant la route que nous trace Marcel, nous sortons du village par la Rue du Péage : Vinci (non, non, pas Léonard, mais celui des autoroutes) serait-il venu jusque là ? Vous avez déjà déjà oublié que nous étions à la frontière entre deux provinces et que l'octroi était une pratique habituelle pour passer d'une région à l'autre... sans doute moins rémunératrice que nos modernes barrières et portiques... Passons encore et venons en enfin aux choses vraiment sérieuses qui justifient notre présence ici.
Ce chemin ne nous est pas inconnu, nous l'avions déjà emprunté à la fin de l'été dernier, sous la conduite de Suzanne. Franchissons le pont sur le Lez dont les eaux abondantes permirent au XIXème siècle de réaliser à Béconne une usine hydroélectrique alimentant les villes voisines de Dieulefit et Valréas et leurs industries (poterie et cartonnage). L'usine fonctionna de 1888 à 1960 puis fut restaurée et remise en service par un particulier. Bientôt s'offre à nous la perspective sur la ferme d'Alançon et, plus haut, la tour du même nom. Nous ferons une halte devant chacun de ces édifices remarquables, bien entendu (se reporter au compte-rendu de la sortie du 5 Septembre 2013 pour de plus amples commentaires). Pour nous faire un salut matinal, quelques chevaux viennent passer l'encolure à la barrière de leur enclos.
En ce frais matin ensoleillé, les lumières adoucies par une légère brume enveloppent le paysage, épousant les reliefs des montagnes qui nous entourent. Les champs de lavande, l'une des richesses de cette vallée, alignent leurs sillons ondulant de chaque côté de la petite route. Jean, notre photographe émérite, s'agenouille devant ces jolies fleurs jaunes qui parsèment les bas-côtés afin d'enrichir son herbier en images. Quel est-donc le nom de cette pseudo-marguerite ? Vous le saurez sans doute au prochain épisode de nos aventures pédestres.
Une fois passées les ruines de la Tour d'Alançon et du village qui l'entourait, après une petite halte pour laisser aux curieux le temps de revoir ce beau donjon, le sentier devient plus rocailleux et escarpé. Les marnes y affleurent et alternent avec les strates de roche friable... Quelques clôtures à franchir avant que la file des marcheurs ne s'engage sur un petit sentier en balcon qui donne un point de vue plus large sur la vallée verdoyante. Plus loin, mais proche encore, la Montagne de la Lance dresse son profil reconnaissable. C'est la limite de nos Baronnies, la transition avec le Pays de Dieulefit qui revendique lui aussi sa spécificité : nous sommes d'ailleurs sur le GRP du Pays de Dieulefit. Au passage admirons une belle demeure de pierre du pays, blanche sous les rayons du soleil, face au Ventoux qui se profile au loin encore blanc des dernières neiges.
L'une des difficultés de la journée sera bientôt absorbée par la troupe, un raidillon qui nous amène au poteau « sous le col » (650 mètres) à proximité du Col de la Croix. Le chemin se poursuit, étroit, parmi la végétation printanière. La lumière du soleil s'infiltre juste ce qu'il faut pour faire briller les feuilles des hêtres nombreux sur ce versant, dont le vert tendre paraît presque transparent. Pour ne pas être en reste, les fleurs sauvages, violettes, coucous, sceau de Salomon et autres encore égaient le sentier devenu moelleux sous nos pieds. Les chênes ont enfin laissé leur manteau hivernal pour une nouvelle parure de feuilles naissantes. Du Vivaldi !
Ce sympathique sentier nous mènera, passant par le Serre de Pigière et le Serre Muat (648 mètres), jusqu'à la Cime de Rozier, que nous n'atteindrons qu'après la sacro-sainte pause pique-nique. De cette crête, le point de vue permet de découvrir tant la partie baronniarde du paysage que l'horizon vers le sillon rhodanien où les paresseuses éoliennes semblent bien peu productives : la transition énergétique ne serait-elle qu'un fantasme ? Et, bien entendu, parvenus tout là-haut... il faut bien redescendre ! Marcel nous prévient, la pente sera très abrupte, sortez les bâtons, cramponnez-vous aux branches ! L'avertissement est justifié et la prudence est de rigueur : aucune chute ou incident n'aura été déploré, chacun y allant à son rythme et avec sa technique de prédilection. Ouf ! Petit arrêt sur la piste en bas avant de repartir vaillamment vers notre point de départ.
La fin de notre périple nous fera suivre le cours du Lez dont le flot rapide se fait entendre et nous donnerait presque l'envie d'un bain improvisé car il fait chaud et nos réserves d'eau s'épuisent. Alternance de piste, de sentier encore un peu et de route : le clocher du village apparaît au loin pour nous guider. C'est avec un certain soulagement pour quelques marcheurs que nous passerons le pont sur lequel ce matin nous avions traversé le torrent car le terrain n'aura pas été très facile sur les tout derniers kilomètres avec des clôtures à franchir, à nouveau, des talus à escalader, un petit chemin en surplomb du Lez avec de belles marnes plongeant dans l'eau... Mais qui pourrait dire que la randonnée est un exercice de tout repos ?
Voilà la dernière petite montée vers La Roche-Saint-Secret, la traversée du village où une fontaine bienfaisante permet de se rafraîchir le visage, le parking poussiéreux à l'heure de la sortie de l'école... et la perspective d'une boisson fraiche pour humecter nos papilles, ce qui sera fait un peu plus loin sur la route du retour.
Mais le secret annoncé ? La Roche-Saint-Secret tire son nom de la Roche des Aures, toute proche, et de la Chapelle du vieux village dédiée à un saint bien peu connu, semble-t-il (en latin : Castrum Rocha Sancti Segre, appellation reconnue dès 1252). Pour de plus amples renseignements, vous pouvez consulter, outre le site officiel du village, le site construit par plusieurs (anciens) jeunes du village dès 2001 : guilhemmartin.eu/LouPiage.
Information de dernière minute, les fleurs jaunes de Jean seraient des fleurs de salsifis !
G. Langlois.
Photographies : J. Gourault
Trace : G. Soubrier
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