Date : | 04/10/2018 | Difficulté : | Difficile |
Accompagnateur : | C. Ricard | Coordonnées UTM : | |
Participants : | 25 | Départ : | 31T 687361 4912087 |
Longueur : | 15,9 km | Pique Nique : | 31T 688624 4915592 |
Dénivelée : | 980 m | Difficulté IBP index : | 91 |
Carte IGN TOP 25 n° : | 3139 OT | ||
Position par rapport à Buis-les-Baronnies : | 9 km SW |
Commentaires techniques :
Départ de Saint-Sauveur Gouvernet azimut Est, puis suivre la piste orientée NE jusqu’au point 31T 688149 4912 où l’on prend à gauche un sentier balisé, montant Nord vers « Les Clapiers » ou le col de Grimagne (Montagne de Grèle).
Jusqu’à « Champ Sigaud », traversée du ruisseau du Jas au point 31T 689587 4913517, l’itinéraire suit la direction Est puis remonte NNW pour atteindre le col de La Croix (31T 689220 4914471 – alt. 1055m).
Une petite pause avant la montée NNW dans les bois, le chemin devenant indécis pour déboucher sur le large sommet du Casset où l’on serpente entre les bosquets de buis en bonne santé végétale !
Lieu idéal pour la pause déjeuner, offrant un panorama à 360°, très varié. La descente s’amorce direction Ouest vers le creux de la montagne pour rejoindre la « passière » et continuer la descente en pente assez raide dans les bois.
Après avoir traversé un champ de lavande, au point 31T 687780 4915730, nous rejoignons la large piste qui au nord mène au col de Soubeyrand distant d’environ 300 m. Nous suivons cette piste vers le sud, et probablement pour rompre la monotonie, Claude stoppe le groupe au point 31T 688142 4914973 (alt. 963 m). L’aventure continue dans une descente pierreuse, des passages à flanc parfois peu marqués ; nous traversons un lit de torrent asséché avant de retrouver un chemin digne de ce nom qui nous conduit à Tarendol. En fait Claude nous a conduit sur une ancienne boucle qu’il connait bien pour l’avoir entretenue il y a quelques années (boucle n°57 – La Chevalière).
Il suffit de suivre les indications vers Saint-Sauveur, direction plein sud jusqu’à la Ferme des Chaux où un bitume tout neuf nous ramène au point de départ, après une halte bien sympathique et rafraichissante.
Nous avons marché pendant 4h et 53mn. A une vitesse moyenne de 3,2 km/h. Si l’on ajoute 2h et 42 mn d’arrêts, notre parcours aura été effectué à la vitesse moyenne de 2,1 km/h. L’indice d’effort est évalué à 91, ce qui caractérise une randonnée difficile dans le format des randonnées du jeudi.
Merci à Claude, « qui connait le coin comme sa poche » ; grâce à toi, nous avons bien profité de cette belle journée.
G. Thouard
Compte-rendu :
« Hier encore », c’était tentant, prendrai-je le temps d’aller randonner à Gouvernet ? Et puis, je me suis dit : « Tu t’laisses aller, tu t’laisses aller », aussi, « Demain matin quand le soleil va se lever », sur la Place du Quinconce je serai, avec notre ami Claude je partirai sur les pentes du Casset. A Saint-Sauveur-Gouvernet, « ils sont venus, ils sont tous là » (ou presque), 25 Randouvéziens sont présents pour une belle ascension : cette montagne culmine à plus de 1300 mètres d’altitude, soit près de 1000 mètres de dénivelée ! Quelle chance, le beau temps est avec nous, c’est une journée estivale qui nous est annoncée.
Avant le départ, dernière vérification des sacs : « Non, je n’ai rien oublié ». Pour les uns, « on prend ses cartes, on regarde ses cartes… Je me dis qu’es-tu venu faire dans cette galère ? ». Inutile, Claude connaît bien son affaire et « Désormais », nous pouvons partir, « Le monde est sous nos pas », l’ascension sera rude. Aussitôt sortis du village, la pente s’élève au milieu des arbres fruitiers. Ce n’est pas « La marche des anges », sans doute, mais le groupe est encore bien sage… Pourvu que cela dure.
Très vite la piste devient sentier et nous nous trouvons progressivement à couvert… Le petit bois de « Trousse Chemise » où l’on fait des bêtises, souvenez-vous, est bien loin de nous. Le bel ombrage qui laisse passer les rayons du soleil nous procure d’autres délicieuses sensations. Octobre a commencé de poser les couleurs de l’automne sur les feuillages. Les vêtements superflus sont déjà dans les sacs. Les allures des uns et des autres se régulent au gré de petits arrêts qui permettent aussi de savourer « Les bons moments » et ce doux environnement. « La lumière », celle des Baronnies qui fait la réputation de notre territoire est agréable à nos épidermes déjà bien halés.
« Plus heureux que moi », il ne peut y avoir dans ce coin de montagne bien que je ne puisse chanter : « T’es ma terre, mon pays » !... « Et pourtant »… Attendons la suite. Certains, plus alertes, montent allègrement : « Nous nous reverrons un jour ou l’autre », ou là-haut vers le sommet. Pour d’autres, elles sont déjà derrière nous « Les vertes années » : « Hier encore j’avais vingt ans… je n’ai fait que courir et me suis essoufflé »…
Mais nous marchons toujours vaillamment, savourons l’instant.
Quelques regards sur le paysage permettent de découvrir cette belle et large vallée de l’Ennuye, riche territoire où vignes, vergers d’abricotiers, champs de lavandes se côtoient en un patchwork d’un bel effet. En face de nous, le Col d’Ey par où nous sommes venus, la Montagne de Sainte-Luce… Et le Ventoux, incontournable, sur fond de ciel bleu, « Plus bleu que le bleu de tes yeux »… Pause sur la crête des Clapiers… Le pain d’épices de Claude est un régal pour lequel certains se damneraient sans doute : « Mourir d’aimer » ? N’exagérons pas quand même, « Il faut savoir » être raisonnable en tout.
Passage en sous-bois sur un tapis de feuilles mortes. Un tronçon du GRP des Baronnies Provençales, à Champ Sigaud, pour nous confirmer dans le droit chemin… Au Col de La Croix, « Je m’voyais déjà » au sommet. Pas encore : après une belle ascension, sans difficultés majeures mais déjà éprouvante, un regroupement pour une pause méritée : « Ne dis rien, oublie tout on est trop bien », je souffle, je plaisante avec mes amis, « Je bois » (de l’eau) !
Voilà la dernière partie de l’ascension qui s’annonce, est-ce le début de « Mes emmerdes » ? La faim se fera bientôt sentir, aussi « Emmenez-moi au bout de la terre… » ou plus simplement vers le sommet où nos corps pourront enfin se prélasser au soleil dans une herbe moelleuse (on peut encore rêver !) et nos estomacs se repaître. Le sentier n’est pas des plus commodes et devient un labyrinthe au milieu d’arbres morts recouverts de lichens : y-a-t-il vraiment un sentier ?
Claude, « tu exagères… mais ça me plait » ! Et puis, « quand j’en aurai assez, assez de me raccrocher », je poserai mon sac ! (chiche !) Ce serait dommage car le sommet est bientôt en vue, lorsque nous sortons de ce bois pour parcourir un espace de prairie où les buis sont encore verts. Le Casset, d’où l’on découvre à 360° les sommets et les parois rocheuses des Baronnies, le Ventoux, et plus loin encore les Alpes, sous l’œil attentif d’un couple de vautours venus des falaises de Rémuzat, en face de nous. C’est « For me, formidable ».
Le ballet des mandibules n’empêche pas les conversations et de profiter du spectacle… Une petite sieste, cela vous dirait ? « Eteins la lumière, tire les rideaux » ! Et bientôt « Tu dors, tu dors… C’est ta façon de faire du sport ». Pas trop longtemps, toutefois car nous devons redescendre. Une chance pour nous, la montée « C’est fini », nous n’aurons plus qu’à nous laisser aller dans la pente maintenant, selon notre guide. Quoique !
En effet, le retour ne sera pas toujours facile. L’itinéraire choisi nous amène non loin du Col de Soubeyrand avant de parvenir à un grand champ de lavandes. Comme le pinceau de l’artiste « retouchant le dessin de la ligne d’un sein, le galbe d’une hanche », le vent léger sculpte les touffes dont les rondeurs féminines oscillent sous sa douce caresse. Nous le traversons, le contemplons, le photographions : images gravées dans nos têtes et sur nos cartes mémoires… « Il te faudra bien revenir » au printemps prochain pour saisir alors le bleu profond des fleurs épanouies qui habillent la montagne de leur robe légère.
« Sur le chemin du retour », nous aurons encore des surprises. Il faut descendre la pente instable du Serre Cabaneau… Le sentier dégradé par endroits n’est pas des plus faciles et il y faut un peu d’agilité ou, au moins, de prudence. Tout en bas, mirage, une vaste piscine reflète le soleil de l’après-midi!!! Parvenus auprès de cette grande citerne qui n’incite plus vraiment à la baignade, la piste paraît bien confortable et nous conduira jusqu’à la Ferme des Chaux.
A Tarendol, de délicieuses fontaines déversent leur eau fraîche. Dans le petit cimetière aux tombes modestes, repose l’écrivain nyonsais René Barjavel. Curiosité encore, cette échoppe en libre-service où le passant s’approvisionne en fromages de chèvres et laisse le prix de ses achats dans une simple boîte.
Dernières images de cette belle journée, les marnes sombres, creusées par les pluies, au milieu desquelles nous cheminons maintenant. Puis, c’est « La route ». Abricotiers, cognassiers, poiriers, prunelliers… agrémentent le chemin jusqu’à la terrasse où nous attendent déjà les anges gardiens de Randouvèze.
« Les plaisirs démodés », tremper les lèvres dans une mousse qui ravit les papilles, sentir le frais breuvage s’écouler… Le randonneur serait-il un jouisseur ? « Il faut savoir » apprécier le moment présent pour conserver « Sa jeunesse » (on peut rêver), c’est ce que nous ferons, comme de coutume avant de reprendre nos véhicules et de nous donner rendez-vous pour de nouvelles aventures… Sans oublier de remercier Claude pour cette belle randonnée.
A Jeudi prochain sous de nouveaux cieux.
Gérard Langlois.
Que M. Charles Aznavour me pardonne d’avoir usé et abusé des titres de ses chansons ou de quelques unes de ses paroles…