Les Chapelles - Caves Cathédrales - Le Barry

 

Date : 15/06/2025  Difficulté : Modérée 
Accompagnateur : Georges 
Coordonnées UTM :
Participants : Départ : 31T 0642867 4910101 
Longueur : 14,4 km Pique Nique : 31T 0640946 4910341 
Dénivelée : 210 m Difficulté IBP index : 40
Carte IGN TOP 25 n° :
3039 ET 
Position par rapport à Buis-les-Baronnies : 56 km WNW 

 

Commentaires techniques :

Cette randonnée se déroule en Drôme en surplombant la ville de Saint-Paul-Trois-Châteaux, le site nucléaire du Tricastin, puis en Vaucluse au dessus de Bollène et du canal de Donzère à Mondragon. Elle commence au village de Saint-Restitut, en ce dimanche envahi par les participants à la "Véronique" course et randonnée pédestre organisée par le Foyer Rural.

Nous avons d'abord marché à contresens de la course; puis les ardeurs coureuses des participants s'estompant ... nous avons pu continuer notre chemin vers la Chapelle Saint Juste.
Nous traversons les carrières de Saint Juste pour atteindre le village troglodytique du Barry, dont la rénovation a bien avancé. Superbe point de vue sur le Tricastin, le canal, la vallée du Rhône, etc ...

A la sortie du Barry, juste avant la barrière du parking, une montée rocheuse courte, mais quelque peu rugueuse, nous ramène sur le plateau.
Direction le château de Chabrières, un fortin défensif dominant la plaine du Lauzon. Par sentiers, pistes et petites routes azimut nord-est, nous revenons au point de départ, en passant par la remarquable église du village.

Merci à celles et ceux qui sont venus découvrir ou redécouvrir des paysages variés, bien différents des Baronnies.
Georges.  

PS : J'avais mené une version plus longue de cette randonnée le jeudi 12 janvier 2017. Nous étions 30 participants.
Si vous souhaitez en voir le compte rendu, le diaporama, vous pouvez aisément le trouver sur le site : 
- sur la page accueil du site, repérez le rectangle noté "Recherche" 
- vous entrez le mot "barry" puis clic sur recherche;
- vous trouverez facilement la rando de 2017 et le diaporama, avec des images "préhistoriques", vaut le détour !! Souvenirs et émotions ...

Compte-rendu :

 Historique de Saint-Restitut

Le village de Saint-Restitut s'appelait en 1202 Castrum Sancti Restituti, en 1664 St Restituy, et Restitut La Montagne en 1793.
Il étage ses maisons en amphithéatre sur une colline de pierres blanches. L'église est mentionnée pour la première fois en 1249 et a la particularité d'être accolée à une tour du XIe siècle.
Elle est classée en 1840 à la demande de Prosper Mérimée.
Près du chevet se trouve La Maison de la Tour, tour renaissance inscrite au patrimoine.

Le village a conservé une belle parure de remparts sur son côté nord, avec le Portail d'Aval, et la Porte Rose. Au milieu du XIX siècle, le village connaît une grande prospérité avec l'exploitation de nombreuses carrières de "Pierre Blanche" situées à l'ouest sur le plateau nommé "La Montagne".

La chapelle du Saint-Sépulcre 

A une centaine de mètres au-delà des remparts, se trouve la chapelle du St Sépulcre construite vers 1508 par le noble seigneur Guillaume Adhémar.
De plan hexagonal située dans un décor de rochers, elle est également classée.
Chapelle de style gothique flamboyant située sur le territoire de la commune de Saint-Restitut.
Cette chapelle fut édifiée en 1508 par Guillaume Adhémar, évêque du Tricastin, de retour de  Terre Sainte.
Elle a été classée monument historique par arrêté du 9 septembre 1908.
La chapelle, construite sur un plateau rocheux situé à la sortie nord du village, présente un plan centré comme son modèle, l'église du Saint-Sépulcre de Jérusalem, qui se réduisait à une rotonde à l'époque des Croisés.
Son plan est plus précisément hexagonal : ses six faces sont séparées par de puissants contreforts qui lui donnent plus d'ampleur.

La Chapelle Saint-Juste

La colline de Sainte Juste a été exploitée pour sa pierre de l’Antiquité à l’époque contemporaine. Au Moyen Âge, la colline porte le nom de « Tutella » et appartient à l’évêque de Saint Paul. C’est en 1325, qu’un édifice est mentionné par le pape Jean XXII, qui dédie une église à la Vierge Marie et Saint Jean lors de l’élection d’un chanoine.

Les vestiges de cet édifice sont encore visibles au pied de la chapelle actuelle. On aperçoit également des sarcophages médiévaux creusés à même le rocher ainsi qu’une carrière de sarcophages monolithes.
Les monuments de culte, les fortifications ainsi que certaines constructions privées ont été réalisées avec la pierre du Midi de la colline.

La chapelle visible actuellement a été édifiée au XIXe siècle par Antoine Poize et connue deux phases de restauration en 1969 et 1985.
Elle porte le nom de sainte Juste, Vierge qui connue le martyre à Séville et dont l’église de Saint Paul célébrait chaque année la fête. D’ailleurs, des processions sont organisées jusqu’au sommet de la colline jusque dans les années 1960.

Au XXème siècle, ce lieu est marqué par l’exploitation intensive de la pierre. Au pied de la colline se trouvait une gare pour acheminer les blocs de pierre jusqu’aux chantiers de construction.
L’espace de la Gare, actuelle salle de spectacle municipale, témoigne de ce passé industriel.
La « montagne » Sainte Juste qui surplombe la ville marque l’identité tricastine est reste l’une des plus belles balades familiales autour de Saint Paul.

Carrière de pierre Saint Juste

La pierre extraite de cette carrière est un calcaire blanc, compact et régulier, à grain fin et durcissant à l'air. Elle se taille et se travaille plutôt facilement.
Les premiers exploitants furent les Romains qui l'utilisèrent pour bâtir la ville d'Auguste Tricastinorum (Saint-Paul-Trois-Châteaux).
Au Moyen Age, les évêques-seigneurs de cette ville furent les propriétaires des carrières et en contrôlèrent l'exploitation. Sous l'Ancien Régime et jusqu'au milieu du XIXème siècle, de petits exploitants extrayaient la pierre et l'exportaient à courte distance.
Au milieu du XIXe siècle, avec les innovations techniques et l'arrivée du chemin de fer, l'exploitation des carrières devint industrielle.
La pierre de Saint-Restitut, dite encore «pierre de Saint-Paul» est exportée jusqu'à Lyon, Lausanne, Genève, Grenoble, Marseille... Alors que près de 400 carriers y travaillaient à la fin du XIXème siècle, la fermeture intervint brutalement en 1914.
L'exploitation était faite à ciel ouvert ainsi que par des galeries. Tous les chantiers situés sur la montagne étaient desservis par un chemin de fer à voie étroite et l'ensemble des carrières était relié à la gare de Saint-Paul-Trois-Châteaux par un plan incliné à forte pente (de 800 mètres de longueur), et par une voie de raccordement.
A proximité d'une entrée de la carrière souterraine, on peut encore voir de nos jours ce plan incliné ainsi que les vestiges du bâtiment abritant la machinerie.

Le village troglodytique de Barry à Bollène

Niché au Cœur de la garrigue et de la foret Méditerranéenne, le village de Barry dispose d’un bâti et d’habitations sous l'emprise de la végétation, du temps, de l’activité humaine et de la friabilité de la roche qui constitue la falaise.
Ainsi, une campagne de consolidation de la falaise a permis de réduire aujourd’hui ces risques. Désormais les efforts se portent sur le village avec son habitat, ses calades, ses restanques et la maîtrise de sa végétation. Les travaux font appel à des corps de métiers spécialisés dans la restauration de monuments historiques et la protection de la faune et la flore.
Ce site d'exception subi des dégradations du temps et de l'homme, car la friabilité de la roche qui constitue la falaise est importante. Le bâti (habitations, restanques et calades) menacent ruines et dévastation sous l'emprise de la végétation. Il y a urgence à agir pour mettre en sécurité et valoriser ce patrimoine culturel et naturel insolite et exceptionnel.
Mai 2023 : début des travaux
Septembre 2025 : fin des travaux

Conserver une histoire plurimillénaire

Habité depuis le néolithique et jusqu’au milieu du XXe siècle, l’ensemble du site formé par le hameau de Barry de par sa qualité et son unicité a été classé site naturel en 1980.
Il est le témoignage de la présence de plusieurs civilisations qui se sont succédées dans ce village troglodytique atypique, accroché au flan d'une colline.
Les Ligures, les Celtes puis les Romains ont fait de Barry, la Capitale du Tricastin en y développant un commerce intense par où transitaient les marchands phéniciens et grecs qui remontaient le Rhône puis la voie Agrippa.
Avant l'ouverture des carrières en 1850, les gens vivaient de l'élevage et de la terre. Les carriers exploitant la pierre du massif depuis l’époque romaine étaient installés dans ce village.
Plusieurs chapelles y étaient érigées, dont une seule demeure la chapelle “Notre Dame d’Espérance”.
Barry est le témoignage unique de cette Histoire et de ces tranches de vie.

L’église de Saint-Restitut

L’église est classée comme Monument historique dans la plus ancienne liste des monuments français. L’édifice est remarquable, à la fois par son histoire et celle de son saint patron, par son architecture et par les éléments de sa décoration.
Sa particularité réside dans la juxtaposition de deux bâtiments imposants, une église à nef unique et abside orientée, qui, lors de sa construction, fut accolée à une tour carrée qui la domine à l’ouest.
La tour est datée du XIème siècle alors que l’église et la partie supérieure de la tour sont considérées comme contemporaines de la cathédrale voisine de Saint-Paul-Trois-Châteaux, édifiée au siècle suivant.
La tour est décorée, à mi-hauteur de ses quatre côtés, d’une frise juxtaposant des motifs en bas-reliefs.
Elle est couramment désignée sous le nom de « tour dite funéraire » car elle renferme aujourd’hui un édicule censé avoir accueilli les reliques de Saint Restitut, le saint éponyme, qu’une légende locale a assimilé à l’aveugle de l’Évangile guéri par le Christ.

L’église présente, outre sa riche décoration intérieure avec les frises latérales et les colonnes de la nef, un porche monumental à deux niveaux rappelant l’ordonnance des édifices antiques de spectacle.

L’église est associée à l’histoire de Restitut, son saint patron dont la légende mélange deux personnages qui contribuent à son identité : d’une part, un saint thaumaturge qui aurait vécu au Vème siècle, aurait été évêque du diocèse voisin de Saint-Paul-Trois-Châteaux et guérissait la vue et, d’autre part, un personnage associé à l’aveugle-né de l’Évangile dont l’origine est à rechercher dans les légendes de Marie Madeleine.

Le tombeau abritant les reliques du saint a été ouvert plusieurs fois. En 1465, l’évêque Genevès déclara les avoir découvertes. Une dernière ouverture du tombeau, en 1844, a donné lieu à un inventaire et permet de le localiser dans le chœur de l’église.
Telle est l’église Saint-Restitut avec sa riche décoration, sa tour aux origines mal connues, et la légende de son saint patron, saint à l’identité fragile mais dont les reliques furent l’objet de toutes les attentions, tant de ceux qui les découvrirent que de ceux qui exaltèrent sa vie.

Le Fortin de Chabrières

Culminant environ à 300 mètres sur la barre rocheuse au sud-est du massif de Barry, le fort médiéval de Chabrières veille sur la plaine fertile d’un petit affluent du Rhône, le Lauzon.
L’emplacement pour la construction du fortin a été choisi avec pertinence, par sa position défensive en cas d’attaque et de prévoyance par une visibilité d’horizon à 360° du haut du donjon.
La construction qui épouse la nature du sol rocheux et en pierre dure avec un parement de qualité. De près d’un millénaire d’existence, sa structure ne comporte qu’une fissure due à son démantèlement en 1577. Par l’absence d’eau sur le plateau, les bâtisseurs ont pris soin d’organiser la récupération des eaux pluviales pour les besoins de vie de la petite garnison militaire. Une citerne de près de 6 000 litres recueillait l’eau de pluie de la toiture, par des conduites de terre cuite insérées dans le bâti…
Ce fortin n’est établi que pour loger une petite troupe et abriter provisoirement la population riveraine, sa mission principale est la veille, afin d’alerter en cas d’agression. Sentinelle, il ne protège pas de richesse, sinon la vie de ses résidents, car il n’est pas conçu pour résister à un très long siège.

Georges, grâce à divers documents trouvés sur les sites internet !