Saint May - Tour de Buègue

 

Date : 08/10/2015
Difficulté : Difficile
Accompagnateur : G. Biojoux
Coordonnées UTM :
Participants : 33
Départ : 31T 0684540 4922051
Longueur : 16,3 km Pique Nique :
Dénivelée : 1040 m Difficulté IBP index : 87
Carte IGN TOP 25 n° :  3139 OT
Position par rapport à Buis-les-Baronnies : 35 km NNE

 

Commentaires techniques :

Parkings possibles : Sur la D94, au pied du village ou en haut à l'entrée du village.

Emprunter la petite route qui monte vers le village. A l'épingle à cheveux continuer, tout droit en direction de l'abbaye de Bodon. Après avoir dépassé la chapelle et les restes de l'abbaye, juste après une maison prendre le chemin (goudronné au début) qui demarre à gauche et qui monte vers un groupe de maisons. Dépasser les maisons jusqu'au col de Saint May. Au niveau du col prendre à droite le chemin flèché "Rémuzat-Léoux". Ce chemin commence à flan de montagne puis entame une descente relativement abrupte jusqu'au GR de pays Tour des Baronnies. Emprunter le GR vers la gauche et le suivre jusq'aux premières maisons de Léoux. Avant d'atteindre la D 570, tourner à gauche et continuer sur une piste qui longe au début la Léoux. Dépasser la Bergerie de la Botte, la piste se transforme en un sentier qui redescend vers la route de Saint May et le point de départ. Au dernier virage, avant le village, un chemin vous permet d'aller le visiter.

G. Biojoux

Compte-rendu :

L’arrivée à Saint-May par les Gorges de l’Eygues est toujours un spectacle saisissant. Les parois ondulées par les poussées tectoniques, aux couleurs blondes ou grises, impressionnent le visiteur attentif à contempler ces curiosités de notre territoire… Attention, néanmoins à bien garder la trajectoire du véhicule car la route est sinueuse ! C’est donc là, que nous emmène Gérard pour un périple autour de la Montagne de Buègue qui domine le Plateau de Saint-Laurent au-dessus de Remuzat.. Passé le petit pont sur l’Eygues, rejoignons le parking au pied du village. La température est bien fraîche en ce beau matin d’automne, le réveil musculaire sera lent… Hé bien non ! Une partie de la troupe de 30 Randouveziens attaque sans mollesse les premiers hectomètres de bitume que nous ne pourrons pas éviter.

La mise en jambe nous amènera au pied d’un petit sentier qui grimpe jusqu’à la prairie où s’ouvre une large vue sur le plateau. Cette agréable montée permet de jeter un regard vers la vallée où l’Eygues déroule son ruban vert. Nous sommes maintenant sur le plateau, tout près de l’Abbaye de Bodon où nous arrivons après avoir parcouru encore quelques mètres sur la petite route qui devient piste et serpente jusqu’à rejoindre le sommet de la falaise de Saint-Laurent (ou Rocher de Saint-Auban). C’est le domaine des vautours qui se sont acclimatés ici. Nous en apercevrons quelques uns tournoyant dans l’azur, à la recherche de courants favorables à leur vol ample. Le monastère, l’un des tout premiers de la Gaule romaine, fondé par l’évêque Jean de Sisteron au VIème siècle comme le rappelle une plaque de pierre gravée posée au pied de l’autel dans la chapelle (en fait, c’est l’ancien réfectoire) dont l’accès reste autorisé par les propriétaires des bâtiments, subit de nombreuses vicissitudes au cours des siècles (brûlé par les Lombards vers 570, ravagé par les Sarrazins en 734 puis menacé par les Hongrois en 925… et enfin les Guerres de Religion). L’abbaye n’en eut pas moins une influence importante et de nombreuses églises lui furent rattachées dans les Baronnies jusqu’au XIIème siècle. Le site est remarquable de quiétude et de beauté. C’est là que se déroule chaque année une fête pour le retour d’alpage des troupeaux, hommage aux traditions d’un territoire dédié au pastoralisme.

Cette visite terminée, le groupe se reforme et nous allons bientôt quitter la route pour nous diriger vers une ferme isolée, la dernière sur notre chemin avant de rejoindre le Col de Saint-May, par une piste de terre que nos semelles vont davantage apprécier. Après avoir longé de larges champs de lavandes dont le sol rocailleux épouse d’amples courbes féminines, c’est l’arrivée au col (975 mètres) qui est, bien entendu l’occasion de faire une pause technique et reconstituante dans cette clairière où percent à travers les aiguilles de pin quelques champignons qui feront les délices de nos amateurs de poêlées forestières… Je jurerais que, douces prémisses à un moment d’intense plaisir, les narines et les papilles de certains sont déjà en effervescence. Qu’à cela ne tienne, il faut bien continuer et la descente qui s’ensuit va obliger nos distingués mycologues (et les autres aussi) à un effort d’attention car le terrain est un peu gras…

Voilà, nous rejoignons le GRP du Tour des Baronnies venant de Rémuzat… Quelques minutes pour opérer une fois de plus un regroupement avant de poursuivre. Nous avons changé de versant et le chemin qui longe le pied de la Montagne de Buègue offre quelques belles échappées vers la Vallée de l’Oule, les villages de Cornillon et Cornillac et les montagnes qui les dominent doucement éclairées par le soleil qu’estompe la brume du matin. Sans doute étourdi par tant de beauté notre guide rate le traitreux virage à droite qui amorce le sentier menant au Col de Pensier… Vite nous reprenons le bon itinéraire après consultation de la carte et attaquons d’un bon pied cette montée qui nous mènera au lieu prévu pour le pique-nique. Une belle ruine aux pierres verdies par le temps marque le départ du chemin. Ainsi allons-nous nous mettre en appétit en escaladant ce beau sentier où l’automne a maintenant posé ses touches d’or, de brun et de pourpre. Chacun montera à son rythme pour mériter la pause et les nourritures abondantes qui remplissent les sacs et aussi, pour plusieurs, un moment de sieste réparatrice.

Allons, debout les braves ! Il est temps de reprendre la route. La piste, pas très belle et un peu monotone, descend (ce qui est plutôt un avantage pour la digestion) vers Léoux et le Hameau des Barnouins. La Montagne d’Angèle, belle et inaccessible baronnienne, est là devant nous, toute proche. Au passage, on pourra remarquer que de nombreuses parcelles autrefois cultivées sont maintenant en jachère, à l’abandon. Le hameau, quant à lui, est toujours habité et même bien entretenu : les prairies y sont verdoyantes et des plantations récentes y ont été réalisées. Au pied d’un beau noyer, près du petit pont sur le Ruisseau de Léoux, nous prenons le temps de regarder la paroi escarpée d’Angèle.

La piste caillouteuse qui s’offre maintenant à nous, qui remonte vers la Ferme de la Botte, suivant d’en-haut le cours du ruisseau, nous ramènera vers Saint-May. En face, la petite route de Villeperdrix à Léoux (D 570) semble bien étroite, dominée par l’imposante paroi du Rocher qui prolonge Angèle. Sans qu’il y paraisse vraiment, nous avalerons encore 200 mètres de dénivelée avant d’entamer la descente vers Saint-May… après avoir pris le temps de faire un brin de conversation avec un quatuor de randonneuses qui se prélassent dans l’herbe. Et nous n’en aurons pas terminé avec les rencontres car nous croiserons un certain nombre de marcheuses dans la descente où les genets scorpions abondants grattouillent les mollets. Politesse et courtoisie permettront de régler au mieux les problèmes de croisement sans accident à relever au bilan. Est-il utile de préciser que, de ce sentier, à nouveau la vue est superbe sur la Vallée de l’Eygues et les parois qui la surplombent en impressionnants mille-feuilles ondulants ?

Il aurait été dommage de ne pas flâner dans les ruelles de Saint-May : après avoir repris la route du départ, au détour d’un virage, un sentier nous mène directement au cœur du village aux maisons étagées à flanc de montagne, dont nous avons pu apprécier, d’en haut, la situation si curieuse sur son rocher comme sur la proue d’un gigantesque navire. De retour aux voitures, il ne restera plus qu’à prendre une grave décision : le choix du lieu pour terminer cette journée de façon conviviale par un breuvage au goût de chacun, en remerciant Gérard de sa prestation.

Gérard Langlois.