Séderon, Forêt du Tay (Montagne d’Albion). Coordonnées GPS du point de départ : 31T 0702683 4898051
La météo n’est pas très favorable pour cette journée de la mi-novembre. Les nuages bas menaçants font de nous, les 28 courageux, de véritables héros prêts à affronter averses et coups de vent. Nous quittons le village de Séderon dans la grisaille, peu après 9 heures. A défaut d’un ciel lumineux, le vent du sud adoucit l’atmosphère, il ne fait pas froid.
La Forêt du Tay est l’un des deux versants nord de la Montagne d’Albion, dominant Séderon. Nous traversons avec plaisir des prairies reverdies et longeons des bosquets qui nous offrent les derniers éclats colorés de l’automne déjà bien entamé. Nous remontons les berges de la Méouge, un fin filet d’eau qui coule dans un lit pierreux. Hélène, notre guide du jour, et Séderonnaise de cœur, connaît le détour pour nous conduire vers les abords feutrés de la secrète source de la Méouge, cachée dans la mousse et les feuilles sèches froufroutantes.
La montée en forêt est très belle. Nous marchons longuement sur un épais tapis de feuilles. Les hêtres sont déjà tout nus, en raison des récents coups de vent. Quelques arbres isolés ont miraculeusement gardé leurs couleurs. Ils attirent notre regard admiratif, au milieu des troncs gris des fayards. Le sentier grimpe, grimpe, grimpe longuement. Nous rangeons un moment nos pulls superflus pour les ressortir bientôt sur les hauteurs, à la sortie du bois où un vent glacial nous surprend. Il s’entêtera à rester une méchante bise durant toute la traversée des landes et des pinèdes des vastes territoires de la Montagne d’Albion, côté Ferrassières. Il est vrai que nous sommes dans des zones exposées au vent, aux alentours de 1200 m. Un chemin pierreux, dominant la ferme de Vallaurie, nous ramène en pente douce vers le Col du Négron, à 1242 m.
En contrebas du col, une petite plate-forme herbeuse nous accueille pour la pause pique-nique. Hélas, les arbres qui nous entourent laissent impitoyablement passer les courants d’air. Seuls les bienheureux en possession d’une bonne soupe ou d’un café chauds ont l’impression de se réchauffer. Les autres se réconfortent en parlant des bonnets et des gants qu’ils mettront dans leurs sacs pour les prochaines sorties. La descente est longue et raide. Des bâtons improvisés sont nécessaires pour assurer ceux qui n’en ont pas. Sur la route du retour, un bois de mélèzes cuivrés éclaire la grisaille de plus en plus dense au fur et à mesure que nous regagnons Séderon.
Merci, Hélène, de nous avoir fait découvrir ce coin très peu connu, si joli en automne.
Annie Molinet
Si vous disposez de Google Earth, vous pouvez visualiser la trace en 3D.