Coordonnées
UTM GPS du point de départ 31T 0676218 4897921.
Accès de Buis-les-Baronnies : Mollans, puis le Pas du Ventoux, la D40 à
gauche puis la D40a, départ près de Veaux
Seize personnes sont au
départ des Veaux, sur la route de Saint-Léger-du-Ventoux, dans la Vallée du
Toulourenc. Le temps est couvert, un peu sombre. Mais la température est
étonnamment positive pour un début de janvier. Le but est le Pic du Comte,
à 1156 m, qui se prolonge par le Sommet de la Plate. C’est une montagne
massive qui s’étire en longueur, sans signe caractéristique spécial.
De pic, en fait, on n’en aperçoit pas du côté où nous grimpons tout de suite en pente forte. A la montée, sur la droite, une forêt d’essences variées rabougries et dénudées semble rendue impénétrable par le buis touffu et les chênes verts. A notre gauche, des vignobles s’élèvent en pente dans leur austère dépouillement d’hiver. En face de nous se dresse la Montagne de Bluye. A ses pieds s’étendent de grandes oliveraies dont le vert sombre contraste fortement avec un sol très clair de caillasse calcaire. Bientôt nous pénétrons dans de vastes forêts de pins qui montent jusqu’au sommet. La pente est constamment très raide, jusqu’à la crête que nous atteignons enfin après 2 h 45 de gros efforts, complètement en nage alors que les vestes ont été enlevées depuis belle lurette.
Le Mont Ventoux, énorme et trapu vu sous cet angle nord, légèrement saupoudré de neige, se dresse en face de nous, nous écrasant presque par sa proximité. Vers l’est, c’est un moutonnement de croupes vertes et bleutées où l’on reconnaît au loin Chamouse et Buc, et en y regardant bien, la fine ligne blanche en dents de scie des Alpes. Une petite clairière au sommet d’une falaise nous accueille pour le pique-nique. Une longue pause nous permet de profiter longuement du spectacle du Ventoux et du soleil très doux qui nous éclaire enfin. Aujourd’hui, surprise, c’est Yvonne qui régale la compagnie avec deux bonne bouteilles de vin rouge destinées à fêter son anniversaire.
Le soleil nous abandonne alors que nous quittons tournons le dos au Ventoux pour continuer le long sentier ondulant de la crête. Hélas, bientôt nous entamons une descente infernale sur une rivière de cailloux en pleine pente. Je déteste cela, d’autant plus que je ne sais pas courir dans ce type de terrain hostile. Mes genoux et mes pieds sont tellement sollicités qu’ils deviennent mous et sans ressort. Et quand c’est fini, cela recommence encore et encore. Voyant ma peine à marcher, un ange gardien est auprès de moi au cours de cette descente en enfer. Nous traversons maintenant un territoire de chasse active où une dizaine de chasseurs sont postés pour guetter les sangliers. Ils savent qu’il y en a quinze, ils en ont déjà tiré cinq. D’ailleurs, nous enjambons un cadavre saignant en plein GR. Pourvu qu’ils ne nous tirent pas dessus… C’est fou comme j’ai béni la route goudronnée qui arrive enfin après cette descente particulièrement épuisante pour moi.
Dans l’avenir, je me contenterai d’admirer le Géant de Provence de loin, et de ne plus m’y frotter de si près ! M’enfin, il paraît que c’est la balade la plus dure du trimestre !
Annie Molinet
Si vous disposez de Google Earth, vous pouvez visualiser la trace en 3D.