Nous sommes 15, en ce dernier Dimanche de Juin, pour clôturer la saison de randonnée.

Nous remontons la vallée du Menon, passant des oliveraies de La Roche-sur-le-Buis au paysage dauphinois des « hautes terres », par une petite route qui sinue dans des forêts alpestres, puis des vergers de tilleuls et de noyers.

A 1 000 m d’altitude, le modeste hameau du Poët-en-Percip, perché sur ses rochers, est calme et serein et l’on peine à croire qu’il fût autrefois un lieu de passage important entre les Hautes Baronnies et le Buis.

Beaucoup s’étonnent de ce nom : « Le Poët-en-Percip ».

Tout d’abord, « Percip » - comme Dame Percipia – premier seigneur des lieux au XI siècle, et mère de la lignée des Mévouillon qui ont marqué l’histoire des Baronnies.

Quant au « Poët », les avis sont partagés : certains y voient le mot « puy » (petit sommet), d’autres pensent que « Poët » est une déformation du latin « podium » (signifiant « perché).

Nous nous garderons bien de toute ingérence dans cette savante querelle, pour nous concentrer sur la randonnée du jour.

Le départ est situé au bout du village, à l’aire de la Granière (aire où l’on battait le grain), dominée par sa belle croix ciselée, qui veille sur bois et prairies.

Le temps étant beau et chaud, nous apprécions la marche en altitude.

Un chemin carrossable nous conduit au lieu-dit « Ville Vieille », carrefour entre Haut Toulourenc, Haute Ouvèze et Vallée du Buis.

Nous quittons Ville Vieille, pour prendre à gauche, un beau sentier agréable et bien balisé qui nous fait traverser la montagne des Tunes dont le relief karstique fait de calcaire fissuré laisse s’infiltrer l’eau qui réapparaît en contrebas (sources du Menon).

La végétation est constituée de petits résineux puis de genévriers, de buis, et vers la crête, de touffes de lavande sauvage, de joubarbes, de thym et de serpolet.

Au col des Tunes, à 1 230 m, nous traversons le GR 91 qui va du Vercors au Ventoux.

La vue y est panoramique, du Ventoux à la Haute Ouvèze, avec en lointain les Alpes « blanches ».

La beauté des lieux ne nous fait pas oublier l’essentiel : pour bien marcher, le randonneur doit s’alimenter … ce que nous faisons avec enthousiasme, dans une clairière au pied de la crête de la Loube.

Nous mentionnerons simplement – mais avec émotion – que le Muscadet bien frais d’Olivier n’a, en rien, nui à nos performances pédestres…

Les idées claires et la démarche souple, nous reprenons le sentier qui nous mène, en ubac, à travers la superbe hêtraie du massif de la Loube. Après une courte mais raide et caillouteuse descente nous rejoignons le col de Sanguinet (1 063 m), lieu délicieusement ombragé d’où l’on a une vue très ouverte sur les Baronnies.

La descente continue par un sentier moelleux – qualifié de « velours des Vibram » - à travers une garrigue de chênes rabougris et de buis, puis au milieu d’une forêt de pins noirs d’Autriche.

Nous rejoignons la route du «Gîte du Lièvre », bordée de champs de thym et de lavandin, pour rejoindre notre lieu de départ.

Avant de reprendre le chemin du retour, nous visitons la petite chapelle Saint Simon, toujours ouverte à celui qui passe.

Elle est très simple, avec son autel en noyer, son gros bénitier rustique, son vitrail du Sacré Cœur …

Et de l’autre côté du parvis, elle nous offre un bassin de pierre où coule une eau de source … divine.

Cette randonnée dont nous ne nous lassons pas, quelle que soit la saison, ne présente pas de grandes difficultés et fait admirer des paysages magnifiques.

L’effectuer par une belle journée de Juin, en compagnie d’un groupe sympathique et convivial, est un vrai bonheur !

Rendez-vous en Septembre sur les sentiers des Baronnies !

Secrétaire du jour : Monique Col

Si vous disposez de Google Earth, vous pouvez visualiser la trace en 3D.