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Préparée minutieusement, et de longue date, cette randonnée pyrénéenne s’est déroulée du 22 au 29 juin 2013, sous les meilleurs auspices et dans d’excellentes conditions. Points de départ : Après la place du Quinconce pour les participants de Buis et environs, la cave viticole de Vaison-la-Romaine, bon présage ! Tout le monde est à l’heure, la répartition dans les véhicules se fait en souplesse. Le convoi des cinq voitures, emmenant 17 Randouvéziens met le cap sur l’A9 et Montpellier, avec comme objectif, une halte pic-nick (pique nique, suivant l’accent) à l’ère des Corbières, au delà de Narbonne ; trafic un peu dense, mais sans ralentissement. A l’issue de ce voyage aisé, nous sommes accueillis par Bruno, au gîte Marc et Montmija, commune de Auzat 09200. Après avoir dispensé quelques généralités sur le règlement intérieur de la maison, nous procédons à la répartition des chambres et des cothurnes et nous nous retrouvons pour un briefing-apéro, dans la salle qui nous est dédiée. Elle s’appelle « l’ours », sans doute, parce que nous le valons bien ! Au tableau noir, où sont détaillées les traces, chacun s’inscrit pour la randonnée de son choix : grande, pour les « costauds », ou moyenne pour les « gentils ». Au gré des jours, des fatigues et des courbatures, chacun fera à peu près le même nombre de kilomètres, de dénivelées, et d’heures de marche. Sauf quelques bis-costauds, parmi lesquels notre infatigable doyenne, qui en feront un peu plus que les autres, histoire de garder le rythme et d’entretenir la forme. L’accueil des Pyrénées fut à l’image de la montagne : impérieux et puissant. En guise de bienvenue, le premier jour, un temps digne de l’Islande, tempête de vent et de pluie, brouillard épais, température de 3 degrés nous ont cueillis à froid et la randonnée n’a pas pu se dérouler selon nos souhaits. Objectif de l’ascension, les 3 Seigneurs, qui se sont pris pour tels, et ont dédaigné les pauvres marcheurs, venus leur rendre hommage. Toute la randonnée, nous avons marché le nez pointé sur le sac à dos qui nous précédait et sur les gouttes de pluie tombant sur les chaussures. Un peu de feu dans un abri a permis un court répit à l’heure du déjeuner et a requinqué les forces et le moral de la troupe. Vite rangé au magasin des souvenirs à ne pas garder, cet épisode n’a pas entamé la bonne humeur du groupe. Partie remise : les 3 seigneurs nous reverront, foi de Randouvéziens ! Heureusement, le lendemain, le soleil était au rendez-vous, et nous avons pu admirer la montagne dans sa majesté : hauts sommets et vallées encaissées, eau ruisselant en cascades et torrents bondissant partout, végétation en plein éclat de couleurs, un vrai régal pour les yeux et les amateurs de photographies. Les orrys, refuges pour bergers en pierre plate, montées à mains d’homme, témoignent de la vie rudimentaire des gardiens de troupeaux en altitude. Ce sont de magnifiques vestiges, très émouvants. La randonnée du lendemain partait du barrage du Salcem et nous emmenait aux étangs du Picot, trois lacs situés à trois altitudes différentes. Beau soleil et bonne humeur, au menu. La neige, encore présente à 2 000 mètres, a freiné le trajet prévu pour les costauds, qui aurait nécessité des crampons. Qu’à cela ne tienne ! Après une ascension régulière et paisible, en prenant le temps d’admirer les paysages et la flore, nous avons déjeuné au bord du troisième lac, accueillis par une grenouille, qui ne semblait pas souffrir de la température de l’eau, proche de zéro. Nous avons longé des champs de rhododendrons sauvages– pardon d’azalées, (la question reste ouverte), de genets odorants, de millepertuis des montagnes, de mauves sauvages, d’anémones alpines, d’arnica, d’œillets….. et de bien d’autres espèces, dont les magnifiques gentianes au bleu incomparable. Les botanistes s’en sont donnés à cœur joie… et les autres aussi. Sur ce trajet, un torrent de montagne multiplie ses bras dans la vallée. Malgré une mise en garde de marcheurs avertis, nous en avons traversé une dizaine à saute-ruisseaux, sans trop de souliers mouillés. Le lendemain, même point de départ, mais en deux groupes. En prenant la montagne dans son revers, l’ascension est un peu plus technique. Nous rejoignons le premier groupe vers 14 heures et déjeunons au bord du 3ème lac encore partiellement gelé. Et, comme la veille, même problématique : l’obligation de faire appel à des crampons pour atteindre l’objectif modifie l’itinéraire initialement prévu. Peu importe ! Les deux groupes se rejoignent pour entreprendre la descente, de conserve. Le chemin de retour, fut raide et long, mais nous a réservé quelques surprises. Sur une crête à quelques 2 500 mètres d’altitude, nous avons eu la chance de voir un troupeau d’izards, nous dominant, un peu hautain. Un peu avant, deux ou trois vautours, nous avaient fait l’amabilité de leur survol. Quelques névés, traversés avec la plus grande prudence, ont surpris deux randonneurs qui ont dévissé sur une vingtaine de mètres. Plus de peur que de mal, mais sensations fortes garanties (et pour les marcheurs et pour le meneur). Vers 17 heures, nous avons fait une vraie halte à la bergerie de Bassies mais il restait encore au moins deux heures de marche ! Il fallait retrouver le GR 10, grand seigneur des Pyrénées. Tout le long de ce GR, des murs de pierres plates, posées là par des montagnards prévenants, retiennent les coulées et maintiennent le chemin dans son tracé. C’est toujours avec respect et admiration que nous les observons. Puis, ce fut le break de milieu de séjour. Certains sont allés en Andorre, goûter les plaisirs de quelques achats « of-shore », d’autres ont visité les alentours : Ax-les-Thermes, ou Foix, selon les affinités. Certains, plus endurants, dont notre célèbre Virginie, se sont même fait le plaisir d’une Via Ferrata ! Chacun, à l’apéro du soir, était satisfait de sa journée. Le jour suivant, reprise des choses sérieuses, et double départ : un long, aux 3 Seigneurs pour les costauds, et l’autre pour les gentils, à l’étang d’Izourt. Bis repetita placent : malgré la météo favorable, les 3 Seigneurs ne se sont toujours pas laissés apprivoiser, à cause de névés persistants. Quant à l’autre randonnée, elle s’est déroulée dans d’excellentes conditions. Arrivés au barrage, nous avons pu constater que la construction de la centrale, en 1939, avait du déplorer de nombreux décès d’ouvriers, victimes d’avalanches. Le dernier jour, tout le monde se donne le même objectif : déjeuner au refuge d’Artiès, avec des crêpes pour dessert. Partis du gîte, les costauds ont ajouté quelques kilomètres à leurs chaussures, tandis que les gentils grimpaient gentiment, en partant d’un peu plus loin. A part quelques névés un peu retors, à pratiquer avec modération, aucune difficulté sur cette rando, qui nous a menés tranquillement à notre but. Une centrale hydro-électrique, trois lacs en enfilade, et enfin la récompense : les crêpes. Un hélicoptère civil a fait ses livraisons de matériel et de vivres, en survolant nos têtes, et nous avons pu tourner autour de son aire de stationnement, pour l’admirer une fois posé. Retour paisible. Dernier apéro et dernier dîner, puis détente dans "l’ours " pour échanger les dernières impressions et ajouter plaisanteries et remerciements à nos « chefs ». Les bons souvenirs et les photos garderont la trace de cette belle semaine pyrénéenne. Merci encore à tous ceux qui se sont donné beaucoup de mal à planifier un séjour aussi réussi. MF Gourault dit Fifi, la parisienne.
Photos : Ph Jouffroy, J Gourault. |