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Ubrieux - Chevalet - Alauzon

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Date : 30/05/13 Difficulté : Moyenne
Accompagnateur : P. Mailhé Coordonnées UTM :  
Participants : 29 Départ : Buis les Baronnies
Longueur : 22,5 km Pique Nique : La Coste
Dénivelée : 1 110 m Autres :  
Carte IGN TOP 25 n° :

3239 OT

Position par rapport à Buis-les-Baronnies : 25 km E

 

Commentaires techniques

Randonnée en boucle depuis Buis les Baronnies. 8h30 avec arrêts.

Partir par la Promenade des Princes de Monaco et longer l’Ouvèze jusqu’à la Maison de la Fontaine d’Annibal.

Traverser la D546, prendre le sentier botanique (balisage jaune) jusqu’au col d’Ubrieux.

Monter au sommet du rocher d’Ubrieux en aller et retour (ancien château du XIIème siècle détruit en 1590) (711 m - 31T 0682454 4906669).

Reprendre le sentier botanique jusqu’au point 31T 0683365 4906426.

Prendre le sentier montant raide jusqu’au plateau de la Montagne de Chevalet (31T 0684318 4906249).

Passer sur l’adret de la Montagne du Gravas, passer à La Coste (949 m - 31T 0688335 4905055) et descendre en large boucle dans le fond du vallon pour passer à gué la rivière d’Alauzon (31T 0689488 4904530).

Passer devant les ruines de l’ancienne maison forestière d’Alauzon (749 m - 31T 0688062 4904463), et poursuivre la descente de la gorge, en traversant le pont sur l’Alauzon (31T 0686834 4904653).

Rejoindre la D159 et poursuivre sur cette route jusqu’au centre de La Roche sur le Buis.

Traverser le village vers l’ouest.

Rejoindre Buis les Baronnies par les champs d’olivier et les restanques en adret du Chevalet (Mounine).

Francis Guerbette

 

Compte-rendu :

Aujourd’hui, le départ de la randonnée du jour est fixé sur la Place des Platanes, il n’y aura pas de kilomètres supplémentaires à faire en voiture, aussi le groupe de 29 marcheurs présents se met en marche dès 8h 45, mené par Pierre. Il s’agit d’un parcours relativement classique qui nous mènera au Château d’Ubrieux puis au Chevalet pour rejoindre, ensuite, Le Buis par Alauzon et La Roche sur Le Buis.

La mise en jambe se fait en parcourant les quelques centaines de mètres de la Promenade des Princes de Monaco, récemment honorée par la visite du Prince Albert, le Pont Vieux puis la Font d’Annibal. Au passage, un jeune chien s’intègre à notre groupe, il ne nous quittera pas de toute la journée. Pour aller au Château d’Ubrieux, le sentier botanique est notre première ascension du jour. Le temps est plutôt bien remis, même si le printemps tarde à nous gratifier des chaleurs que nous serions en droit d’espérer. Au Col d’Ubrieux la montée nous conduit aux quelques rares vestiges du château, après une dernière petite escalade plus pentue… mais de là-haut, c’est l’un des plus beaux points de vue que l’on puisse avoir sur Buis, à nos pieds.

Le Château d’Ubrieux fait partie des sites remarquables du Buis, non seulement comme site naturel mais aussi par la valeur historique du lieu. Et l’on comprend depuis ce promontoire l’importance que put avoir une citadelle à cet endroit. C’est en effet un panorama à 360° dont on peut jouir sur les montagnes environnantes et les vallées qui servaient de voies d’accès vers Le Buis. Ce château ayant appartenu à la Famille Mévouillon à partir du XIIème siècle fut, avec le Château du Saint-Julien, dont il ne reste rien aujourd’hui, la clé du système de défense de la ville lovée dans la vallée, au bord de l’Ouvèze, entourée de sommets et protégée seulement par une enceinte de bois… il fallait donc pouvoir prévenir tout assaut ennemi. Il est vrai que cette famille bénéficia de la part de l’Empereur Frédéric, en 1178, d’un droit de souveraineté faisant des Baronnies un petit Etat indépendant qu’il fallait protéger ! Le château fut démantelé en 1590 sur les ordres du pouvoir royal et le site rendu à la nature.

Mais, depuis lors, la renommée du Buis et d’Ubrieux a pu s’établir grâce à la pratique de l’escalade. Plusieurs sites réputés, fréquentés par de nombreux sportifs de toute la France et d’ailleurs, ont été créés au Buis, devenu un haut lieu des sports « nature ». Pierre prit un peu de temps pour nous exposer tout cela et nous commenter les différents sommets et lieux remarquables offerts à nos regards. Il nous faut maintenant redescendre de cet observatoire et nous rejoignons de nouveau le sentier botanique pour nous diriger vers la Montagne de Chevalet. Une petite erreur d’aiguillage nous oblige à escalader la pente parmi les broussailles pour retrouver un peu plus loin le chemin, en franchissant le ruisseau qui coule au fond du ravin, au milieu des marnes. Notre progression nous conduira par ce sympathique sentier jusqu’au plateau de la Montagne de Chevalet où une pause reconstituante est appréciée.

De là, la progression va se poursuivre par une large piste plus propice aux conversations qui restent un attrait des escapades randouvéziennes. Le chemin est bordé de fleurs printanières, nombreuses maintenant malgré les caprices de la saison. Blanches anémones, Aphyllanthes d’un beau violet, lin à fleurs bleues, genêts et ajoncs, le spectacle est magnifique dans cet environnement pastoral… avec les effluves parfumés du thym abondamment fleuri en prime. Pour agrémenter la balade, des vues vers la vallée et le Mont-Ventoux offrent de lointaines perspectives comme une respiration bienfaisante. La piste monte et descend, épousant les ondulations du plateau, jusqu’à la Montagne de Gravas. Le déjeuner est prévu à l’ancienne ferme d’Alauzon, mais il y a encore du chemin à faire, nous apercevons la piste en contrebas qui y mène. Aussi, à peine sonnés les douze coups de midi (virtuellement, car aucune chapelle n’est en vue), Gérard nous propose de nous installer sur un bel espace herbeux, à l’abri du vent et face au Ventoux. Bonne initiative unanimement appréciée !

Il n’est pas besoin d’insister sur la qualité et l’abondance de notre pique-nique, sous le regard placide de notre compagnon de route bien installé à l’ombre d’un arbre… Reprenons le chemin vers Alauzon, après cet arrêt d’une durée très raisonnable. La descente par la piste large est confortable et nous irons ainsi jusqu’aux ruines de la Ferme d’Alauzon que nous atteignons après avoir passé à gué le torrent. Le portail de cette ancienne ferme curieusement dressé au bord de la piste, entrouvert, ne protège plus que quelques ruines dont l’imposante fontaine est le principal vestige. Le lieu envahi d’une herbe bien verte et grasse est propice au repos et nous y passerons de longues minutes assis au bord de la longue table qui trône là pour accueillir les randonneurs. Certains marcheurs de Randouvèze se souviennent que ce lieu confortable les a déjà accueillis pour un pique-nique annuel de fin de saison.

Les retours de randonnée sont généralement plus tranquilles, on prend le temps de regarder autour de soi la nature. Cette descente est vraiment belle et nous présente toute la diversité des paysages des Baronnies. Une péripétie viendra toutefois troubler un peu la sérénité du groupe : notre jeune chien attiré par la présence invisible d’une laie et de ses marcassins s’échappe vers le fond du ravin, aboyant tout ce qu’il sait faire… puis plus rien, si ce n’est les puissants nasillements de la mère défendant ses petits ! Après quelques minutes d’attente, nous repartons, convaincus de ne pas revoir notre compagnon qui a dû se faire éventrer. Et bien non, heureuse surprise ! Il nous rejoindra quelques centaines de mètres plus bas, le pelage trempé mais sain et sauf, sans une plaie ! (soupirs de soulagement).

Le reste de la descente est un spectacle de toute beauté : la géologie complexe des Baronnies y apparaît dans toute sa diversité en longeant le ravin au fond duquel coule le torrent abondant. L’eau dévale la pente et tourbillonne dans les cuvettes creusées par le temps. Une résurgence au pied de la haute paroi qui surplombe ce ravin vient encore l’alimenter en amont du pont d’où nous profitons du spectacle. Ce sont ensuite les marnes ravinées, entrecoupées de couches de roches, formant ce « gâteau » caractéristique que le temps ronge peu à peu.

La fin du périple approche et nous traversons le paisible village de La Roche sur Le Buis, maintes fois visité par nos Randouvéziens. Le paysage se transforme une fois encore car c’est le royaume de l’olivier que nous abordons, la carte postale des Baronnies aux couleurs argentées, ponctuée du rouge éclatant des coquelicots, parmi les murs de pierre grise patinés par le temps mais toujours solides pour supporter les restanques. Les flots abondants du Menon se font bientôt entendre, nous l’enjambons par la passerelle posée là, au milieu d’une végétation fraîche et humide, c’est la dernière ligne droite entre rivière et maisons paisibles avant de retrouver la Place des Platanes.

Un petit bilan chiffré (moins romantique que les paysages traversés mais utiles pour l’évaluation de nos performances) : 22,5 km effectués avec un dénivelé de 1110 mètres (pour une prévision de 16 km et 850 mètres). Merci à Pierre, que nous essaierons d’absoudre pour sa prévision approximative, et retenons de la journée la beauté des paysages traversés.

G. Langlois

Photos : Ch. Formet, Ph. Jouffroy.

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