Trace au format *.trk, *.gpx Diaporama
Commentaires techniques : Départ : de Bédoin 84, place Charles de Gaulle, devant le monument aux morts, prendre azimut N par le GR 91 B sur 2,2 km, au point (31T 0675146 4890069) prendre à gauche azimut moyen E, vous êtes sur le GR 91, le suivre sur 3 km environ jusqu'au point (31T 0672305 4890201) panneau directionnel (le Pâtis), vous êtes au bas de la "Combe obscure", prendre à droite dans la combe, progresser au fond de celle ci, toujours sur le GR 91, puis au point précis (31T 0672408 4891627) prendre à gauche, GRP Tour des dentelles de Montmirail, avancer jusqu'au point (31T 0671877 4890942) suivre le sentier qui suit la ligne de crête du "Rocher de la Madeleine", azimut moyen S pour atteindre le point (31T 0671583 4889154), traverser la D 19, prendre sous les citernes, azimut moyen 111°, progresser sur le PR (balisage jaune), passer devant "Le Casal" puis "La font du Loup", sur un chemin communal bitumé pour revenir au point de départ. Nota: Tous les points cités, sont matérialisés par des panneaux directionnels en parfait état. C. Malbois
Compte-rendu : Bernadette a troqué aujourd’hui crayons, gomme et planche à dessin contre une carte IGN au 1/25000ème et un sifflet à roulette pour conduire un groupe de 32 Randouvèziens. Elle nous emmène sur le territoire du Ventoux Sud et nous a donné rendez-vous à Bédoin. Son objectif : la Combe Obscure. Un rappel diplomatique des règles à observer en randonnée de groupe (merci Clément) et nous voilà sur le chemin d’approche, parmi les calmes villas du quartier. Le temps (clément lui aussi) incite à la bonne humeur, obligatoire pour adhérer à Randouvèze et attestée par certificat médical. Les vignes rougeoyantes remplacent bientôt les maisons encore fleuries et un premier arrêt-photo permet d’immortaliser un vignoble flamboyant sous les rayons du soleil. Chaudes images d’après-vendanges ! Et nous poursuivons ainsi vers Pierravon après un arrêt au carrefour de la Dayanne, où ce qu’il nous restait de pulls ou laines polaires est enfoui dans les sacs. Marquage original, deux cœurs verts ont été peints sur un rocher : Cupidon roderait-il dans ces broussailles pour détourner les randonneurs de leur objectif ?... Mystère ! Et déjà nous marchons sur un sol ameubli par les pluies où affleurent les ocres que nous découvrirons plus tard, en fin de parcours. Atteignons la Combe de Maraval où nous changeons de direction… petite grimpette avant de trouver un très agréable sentier, facile, qui monte et descend, serpente au milieu d’une végétation où l’on retrouve les essences méditerranéennes traditionnelles. Le sentier s’élève de façon très progressive en longeant les vignobles où les teintes de jaunes , ocres et bruns tissent un manteau sur lequel glissent les rayons du soleil. Nous sommes en lisière de la forêt de Bédoin, dont les bornes remplacent les cailloux du Petit-Poucet pour nous guider. Ce massif est la plus grande forêt communale de France avec ses 6300 hectares. Pourtant, après que le seigneur Barral des Baux fît la donation de sa « Montagne du Ventoux » à la commune de Bédoin le 1er Janvier 1250, elle fut dévastée par une exploitation excessive. La forêt actuelle est le résultat du reboisement effectué à partir de 1860 … Beau chantier ! Nous atteindrons ainsi le Paty où nous faisons une nouvelle halte… Ce poteau est un sujet de discussion car nous ne sommes pas au Paty (plan d’eau bien connu) mais, selon la carte IGN, au Pâti qui pourrait s’écrire, selon certains, Pâtis voire Pastis ! Il y a là matière à confusion (n’est-ce pas, Gérard ?) et à interpeller la collectivité qui implante ces poteaux dont le rôle est essentiel dans les nouvelles normes de balisage. Nous sommes tout proches du site d’escalade de la Combe Obscure que nous atteignons bientôt. C’est l’occasion de regarder ces araignées humaines se hisser sur la paroi avant de poursuivre notre chemin au pied de cette falaise d’une trentaine de mètres, hérissée d’anneaux. Ce sont les vacances scolaires et les enfants profitent eux aussi du site. Après avoir longé sur quelques centaines de mètres le pied de la muraille, creusée de cavités parfois profondes, par un sentier étroit sur un sol caillouteux, nous atteindrons la Combe de l’Aze. Entretemps, un tapis d’aiguilles de pin a remplacé la caillasse, la progression se fait à l’ombre des grands arbres, dans une atmosphère humide et fraîche. Nous retrouverons le soleil en bifurquant au poteau de la Combe de l’Aze (de l’âne, du latin asinus précisent nos lettrés) et en remontant vers le sommet de la Combe Obscure, au dessus des Rochers du Gros Pata, où Bernadette propose de mettre sac à terre… Vous connaissez la suite : crus locaux, gâteaux maison, café et croquants d’Huguette, pousse-café (ouf !) et encore de la bonne humeur face à un paysage, estompé par une brume et des nuages bas qui lui donnent un côté romantique un peu décalé sur ce territoire habitué à des cieux d’azur. Bernadette siffle la fin de la récré et la descente un peu raide s’amorce parmi les rochers, où la prudence est de mise. Cela n’empêche pas de profiter de la vue sur cette vallée où l’on aperçoit Mormoiron et ses carrières, le village de Crillon le Brave et, bien sûr, l’observatoire du Mont-Ventoux qui pointe au-dessus de la montagne. Une rencontre inopinée avec deux vététistes qui s’acheminent vers le sommet, vélo sur l’épaule (ah, jeunesse, où es-tu ?). La corniche que nous suivons, ensuite, surplombe le vide et offre des vues impressionnantes sur les parois abruptes. Le Ventoux découvre davantage encore son versant sud blanc comme neige sous le soleil de l’après-midi. Ce sentier aux senteurs provençales est vraiment sympathique. La descente se poursuivra ainsi dans ce cadre agréable, sous un chaud soleil, jusqu’au domaine des Ocres que nous allons découvrir progressivement, d’abord par des affleurements au bord du chemin puis dans une ancienne carrière dont le bord semble bien instable. Le spectacle va se révéler dans toute sa splendeur un peu plus bas, en arrivant au lieu-dit le Casal. Les croupes rougeâtres ondulent sous nos yeux. Bernadette, telle Bonaparte du haut des Pyramides, tente une harangue pour clore le débat quant à l’âge et l’origine des Ocres… Voici la réponse incontestable : « Ce sont des sédiments d’origine marine datant du Crétacé (Albien/Cénomanien) qui, par lessivage et altération sous un climat de type tropical ont donné naissance aux ocres. Ils sont formés à 90-95 % de sables et d’un pigment pouvant aller du jaune au rouge en passant par le blanc ou le vert. Silice (quartz), kaolinite (argile), et goethite (oxyde de fer), constituent le socle géologique… » Après cette pause géologico-culturelle, le chemin du retour, au milieu des vignes, nous mènera à la Font du Loup par une petite route où nous découvrirons encore… des ocres, surmontés de plaques rocheuses parfois. Notre périple s’achève sous les platanes centenaires du parking, le temps de poser nos sacs, pour aller prendre notre traditionnel rafraîchissement à la terrasse d’une brasserie dont l’aubergiste n’a visiblement pas suivi une formation d’accueil du public ! Aussi, nous ne voulons retenir que la belle prestation de notre guide et nous chanterons avec Nino Ferrer, « Bernadette, elle est très chouette…» Gérard Langlois.
Photos : Ch. Formet.
|