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Commentaires techniques : Départ sur le parking de la mairie de Beaumes de Venise, monter dans le village pour se diriger plein Ouest vers la chapelle "N. D. d'Aubune" trouver derrière la chapelle le GRP Tour des dentelles de Montmirail, le suivre en montant jusqu'au point (31T 0661129 4887839), prendre à gauche, emprunter la trace qui longe, sous la barre rocheuse, "Grottes d'Ambrosi", azimut moyen NO, retrouver un chemin communal, le suivre jusqu'à "Chante coucou" (panneau directionnel), là changer de cap, prendre azimut 105° sur la D 233, poursuivre sur 1 km environ, puis au point précis (31T 0660566 4888962) prendre à gauche un chemin agricole, balisé en jaune, azimut moyen N. Passer devant un pylône de télécommunications, après 3 km environ au point (31T 0660562 4890564) prendre à droite un sentier raviné en pente raide sur 400 m pour retrouver la route coupe feu au point (31T 0661015 4890727), prendre à gauche pour atteindre le "Rocher du Midi" (Aire de pique nique) position (31T 0660858 4891278) ; là prendre à droite une trace balisée en bleu en montée constante azimut 50° pour atteindre la crête Ouest des "Dentelles Sarrasines" au point (31T 0661528 4891012), descendre dans un pierrier en forte pente, azimut S. Pour retrouver le "Col d'Alsau" (Panneau indicateur), prendre azimut moyen O. Une trace balisée en jaune qui vous fait passer sous le "Grand Montmirail" puis à droite du "Clapis" pour rejoindre un parking au lieu dit "Mon Rêve", prendre à droite, azimut moyen 220°, suivre le chemin bitumé pour arriver au point (31T 066236 4888050) (Panneau directionnel) prendre en face en montée, puis au bout de deux lacets, arriver sur la crête qui domine Beaumes de Venise, descendre à vue, par un petit sentier qui longe les banquettes d'oliviers pour retrouver la point de départ. C. Malbois Compte-rendu :
L’automne a bien du mal à baisser ses derniers feux, ne nous en plaignons pas ! Cela suffirait à expliquer le nombre encore important de Randouvéziens sur la Place du Marché de Beaumes de Venise ce matin. Mais Claudine a prévu de nous montrer ses Dentelles aujourd’hui… Vraiment ? Oui, bien sûr... Oh ! Je n’ose pas y croire, il me semble apercevoir une étincelle dans le regard de certains ! Il n’est pas question de chiffons mais, bien entendu, des Dentelles de Montmirail, dont la silhouette reconnaissable entre toutes se dresse, visible à des kilomètres à la ronde, à l’approche du Pays du Ventoux. Pas de temps à perdre pour partir à la découverte de ce territoire riche et varié, petit paradis des randonneurs, qui réserve toujours de belles surprises dont Claudine a su tirer parti pour nous enchanter. La première, après avoir traversé les vignes dorées qui donnent ce vin doux naturel réputé, issu d’un raisin de muscat à petits grains, sera la visite de l’église Notre-Dame d’Aubune. Lors de précédentes randonnées, nous avions déjà pu découvrir l’édifice dont la légende attribue la construction à Charlemagne mais qui en réalité remonte au XIIème siècle. Nous avons aujourd’hui l’occasion d’en admirer les richesses. Il eût été dommage que le diable, perché là-haut au bord du plateau de Courens ne fît basculer sur la chapelle l’un de ces énormes rochers plats qui émergent de la pente. La Vierge Marie empêcha ce geste nous dit aussi cette légende. Mais, nous n’avons pas le temps de nous attarder sur l’histoire du lieu, Gérard (mécréant notoire) est déjà posté en bas du sentier pour compter les ouailles et nous voilà repartis sur la pente caillouteuse, à peine un regard sur la cabane du carrier pourtant bien restaurée, avec pour prochain arrêt le fameux Rocher du Diable d’où ce dernier tenta d’exécuter son triste forfait. Remarquons au passage les nombreux coquillages fossiles incrustés dans la roche. Ici, il y a quelques millions d’années, Téthys, l’ancien océan de l’ère secondaire recouvrait tout. Nous en verrons les traces encore, un peu plus bas, lorsque nous longerons le pied de la falaise où se trouvent les Grottes (ou crottes) d’Ambrosi dans lesquelles étaient extraites les lourdes meules de pierre servant à presser olives et céréales. C’est un beau sentier, exposé au nord et ombragé, que nous fait découvrir Claudine qui nous montre de nombreuses traces de ces meules qui, une fois découpées dans la roche (molasse coquillière), étaient roulées jusqu’en bas de la pente. La falaise est intéressante sur le plan géologique car on peut y apercevoir les différents niveaux de sédimentation avec, en particulier, les plaques de poudingue (de l’anglais pudding, tout simplement) résultant de l’amalgame des galets et des vases du fond marin. Bel exemple en grandeur nature de ce que l’on nous apprenait en classe de 4ème. De là, après une belle descente un peu abrupte jusqu’au Grand Vallat, on rejoint Chante Coucou puis, après quelques centaines de mètres de bitume vite effacées, le Chemin des Eaux Minérales, réminiscence de la station thermale de Montmirail qui eut son heure de gloire au XIXème siècle et au début du XXème, avec de célèbres curistes amateurs d’eaux purgatives. Nous atteignons là le cœur de ces Dentelles que nous verrons sous (presque) tous les angles : bonheur des yeux et régal des photographes. L’effort que nous aurons à fournir pour parvenir au Rocher du Midi où se fera la pause déjeuner aura sa récompense. L’ascension parfois ralentie par le profond ravinement du sentier permet de jouir du spectacle sur le Grand Montmirail avec les ruines de la Tour Sarrasine se dressant comme un obélisque sur son promontoire. Même le sol a pris une teinte rose due aux ocres qui affleurent. Quelques arrêts sont les bienvenus pour souffler un peu car le rythme est soutenu. La Patrouille de France (en formation réduite quand même) vient nous saluer en passant et repassant au-dessus de nos têtes. Quel accueil ! Merci Claudine ! Au fur et à mesure que nous nous élevons, l’horizon s’élargit jusqu’aux confins de l’Ardèche. Mais les estomacs s’impatientent, allons nous bientôt arriver ? Le pique-nique bien mérité sera un moment de fête car Jean et Nicole ont monté jusque là quelques délicieux flacons pour leur anniversaire. Et pour le dessert (en supplément), outre les habituelles douceurs on pourra escalader le Rocher du Midi le bien nommé pour un tour d’horizon spectaculaire sur les Dentelles et tous les villages de la vallée. Rejoignons alors les quelques sages restés à surveiller d’un œil endormi nos sacs qui ont pourtant eu tendance à se déplacer… spiritisme ? Maintenant, c’est la déambulation dans les Dentelles, montées et descentes vont se succéder sur des sentiers certes parfois escarpés mais où le plaisir est toujours présent. Montée jusqu’à la crête Ouest des Dentelles Sarrasines, au pied de ce beau rocher où certains décèlent une tête de lion, d’où l’on redescend au Col d’Alsau par un sentier caillouteux et abrupt. La prudence y est de rigueur. « L’ai-je bien descendu ? » pourrions nous dire en bas, soulagés de ne pas avoir chuté et avec le regret de ne pas avoir pleinement profité de la vue sur le Grand Montmirail… mais nous allons l’attaquer par le flanc en longeant le pied de ces belles parois lisses qui nous dominent. De ce beau sentier aux essences méditerranéennes, encore des vues sublimes sur les Dentelles Sarrasines que nous venons de quitter : le Rocher du Turc, les trois oeils de bœuf où apparaît le bleu du ciel… Les amateurs d’escalade, accrochés à la falaise, sont des insectes à peine visibles. Prenant la direction Le Clapis, nous descendrons un nouveau sentier rocailleux pour aboutir au parking du lieu-dit Mon Rêve où le décor changera de nouveau : la nature y est plus domestiquée et ce sont de nouveau les vignes que nous traverserons sur quelques kilomètres, alternant pistes et routes de campagne. La lumière du soleil de fin d’après-midi en caressant les vignes leur donne une couleur dorée sur laquelle les taches vertes des pins font contraste. Le Chemin de Durban apparaît comme incongru, aurions nous changé de continent ? Puis le Chemin d’Ambrosi croisé ce matin nous indique la proximité de notre lieu de départ : parvenus au bout du sentier, s’offre à nous une vue panoramique sur Beaumes de Venise. Après avoir franchi un goulet étroit et sombre, c’est la descente sur le village parmi les oliviers. La nuit s’annonce déjà et le pas s’accélère. Nous n’aurons pas trop le loisir de regarder les sculptures qu’un artiste local a réalisé sur les blocs de safre. Il est vrai que nous avons quelques kilomètres sous les chaussures, aussi les adieux auront sur la Place du Marché sans que nous n’ayons le temps de prendre le pot habituel… mais ce n’est que partie remise ! Claudine nous aura de toute façon offert une belle sortie riche de découvertes dans un décor d’automne riant et avec un beau soleil, que demander de plus ? Qu’elle en soit remerciée ainsi que ses « assistants » et les photographes qui vous rapportent de superbes images de cette journée qui seront plus parlantes que de longs discours. Gérard Langlois.
Photos : J. Gourault, Ph. Jouffroy, C. Malbois, L. Fougères
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