Trace au format *.trk, *.gpx Diaporama
Commentaires techniques Néant. Lisez le compte-rendu ci-dessous, et vous comprendrez pourquoi !
Compte-rendu : Après avoir, au cours de nos dernières sorties, exploré divers secteurs du Ventoux et des Baronnies (Villeperdrix, Pic du Comte, Séderon ), des massifs du froid en cette saison, nous nous retrouvons aujourd’hui dans le Massif d’Uchaux, par une belle matinée douce et ensoleillée. Georges, de Visan, nous a donné rendez-vous sur le parking de la Forêt de la Roquette qui n’aura vraisemblablement connu que rarement une telle affluence, car nous sommes 46 Randouvéziens sous les ordres. Quelle animation, les animaux de la forêt qui nous observent sûrement de loin doivent être sidérés, mais qu’ils ne s’inquiètent pas, notre bande est pacifique. Reprenant le mot de Suzanne, je qualifierais bien cette randonnée de sortie récréative. En me retournant dans les premières dizaines de mètres, je suis impressionné par cette file bruissante (bruyante ?) de conversations animées. Et cela ne cessera pratiquement pas de la journée, que de litres d’eau ont dû être consommés aujourd’hui : malheureusement, nous n’avons pas de statistiques sur le sujet, peut-être faudrait-il en faire la suggestion au Président pour alimenter le compte-rendu technique. J’aurais aimé pouvoir écouter toutes ces palabres (23 dialogues simultanés : cuisine, voyages, santé, culture,… tout doit y passer) pour mieux connaître nos amis de Randouvèze ! En tout cas l’humeur est joyeuse et nous nous enfonçons dans ce massif forestier aux essences diversifiées, de type méditerranéen : « la végétation relève globalement de l’étage méso méditerranéen, mais on y observe des formations affines de l’étage supra méditerranéen » (1)… Qu’en pense Henri, notre botaniste ? A partir du poteau de Noyères (134 m.) la file se glisse sur un sentier parfois collant en sous bois, rejoignant une piste plus large avant de replonger sous les ombrages. Nous nous retrouvons ainsi dans une belle clairière au sol sableux, au bord de l’étang de Jonqueirolle dont les eaux d’un vert profond éveillent la curiosité et, sans doute, attirent l’objectif des photographes en recherche d’images originales. C’est l’occasion d’une première halte gourmande. Le chemin se poursuit par un étroit goulot végétal où le sol devient carrément boueux, où il nous faut éviter quelques grosses flaques. C’est sur ce sentier que nous rencontrons un premier élément de curiosité, des vestiges de rails métalliques que nous suivons et qui nous mènent à un « trou » immense et profond, comme un cratère dans lequel la lave et les cendres volcaniques auraient fait place à du sable. Il s’agit d’une ancienne carrière d’argile, exploitée au XIXème siècle pour la fabrication de briques réfractaires. Les couleurs en sont très belles et l’on pourrait se croire au Colorado de Rustrel. Heureux photographes, encore une fois, nous aurons sûrement un diaporama somptueux. Renseignement pris, « ce massif est constitué principalement d’assises du Crétacé supérieur et relève de la même morphogénèse que les ocres et marnes des bassins d’Apt et de Bédoin/Mormoiron… » (1), Ouf !!! Le lieu porte bien son nom, c’est une évidence, et, du sable, nous en trouverons sous nos pieds toute la journée. Aussi, nous reprenons notre périple aux allures de voyage scolaire : seul Francis, notre « homme de queue », a eu la présence d’esprit de se mettre en culottes courtes. Huguette, qui a beaucoup grandi mais reste nostalgique, joue à nous faire entendre le sifflet de chef de gare de son papa. Nous avançons d’un pas mesuré, avec toujours cette végétation caractéristique. Nous emprunterons des pistes récemment élargies et déboisées pour y combattre les feux de forêt, où les souches constituent parfois des pièges à repérer et éviter. Nous parvenons à un grand ensemble de bâtiments qui paraît appartenir à la colonie de vacances que nous contournons pour rejoindre une route forestière au point Montsoleil (135 m.) : nous avons gravi 1 m. depuis ce matin ! Au moment où nous bifurquons à hauteur de la Villa Saint-Ariès, une vénérable dame nous interpelle pour nous faire remarquer que nous serions sur ses terres. Georges, très courtoisement, règle le non-problème et nous poursuivons. Nos chaussures foulent un sentier sablonneux de plus en plus épais. Serions nous arrivés sur l’une de ces belles plages normandes qui virent arriver les Alliés en 1944 ? Ou bien au pied de la Dune du Pilat ? Ce beau sable, comme une rivière d’or liquide, provient de l’érosion de la roche qui se présente avec des formes tourmentées, tourbillonnantes, que nous escaladons avec délice. Virginie, bien entendu, ne peut résister à une escalade risquée. Je vous avais prévenus, c’est bien un retour vers l’enfance, cette randonnée. Et nous allons bientôt songer aux nourritures terrestres, dont l’heure approche pour nos jeunes estomacs. Notre pause s’impose au moment où Georges, très flegmatique, cherche à retrouver le chemin qui s’est malicieusement évanoui dans de hautes herbes. Traversons la route, escaladons le talus et posons nos sacs et nos individus sur l’herbe, au soleil. Nul besoin de décrire nos agapes… sauf à dire qu’une élève étourdie (la petite H.) a oublié sa biasse ! Heureusement la classe est solidaire, sous l’œil bienveillant de l’équipe pédagogique, comme l’on dit maintenant. Entretemps, notre guide a retrouvé le cap et siffle l’heure de la reprise après une généreuse récré. Le chemin est sinueux, herbeux, encombré de branchages. La file indienne oblige à modérer nos conversations. Il s’ensuit un long périple que je ne sais plus vous décrire : Georges se lance dans un labyrinthe de détours, ne respectant aucune logique (apparente), aucun balisage. Vous ne manquerez pas, j’en suis sûr, de consulter le compte-rendu technique, par curiosité. En tout cas, nous explorons ce massif forestier sous tous ses aspects. C’est la forêt méditerranéenne (chêne vert, chêne pubescent, pin d’Alep, pin sylvestre,…) entrecoupée de quelques vignobles. Nous longeons une ligne à haute tension sous laquelle nous progressons et que nous allons croiser à diverses reprises, c’est un vrai fil d’Ariane (encore un !). Sur ces chemins, peu d’horizons s’offrent à nous. Une fois, comme disent nos Belges préférés, nous apercevons les tours de refroidissement de la centrale du Tricastin et deux éoliennes qui constituent de loin un tableau paradoxal. Nous n’entreverrons le Ventoux et les Dentelles de Montmirail qu’en un seul point de vue. Deux petites ascensions de hauts talus argileux et gras seront les uniques reliefs remarquables de notre balade. Je suis persuadé que dans nos cœurs déjà nous manquent les Baronnies. Mais la bonne humeur des uns et des autres reste entière, malgré l’absence de soleil en fin d’après-midi. : Clément, le pitre du jour, amuse la galerie. La jolie chapelle Saint Pierre-aux-Liens à Derboux, orpheline de ses cloches, avec son cimetière minuscule justifie un arrêt. Après maints détours, où nous côtoyons notamment les vignes de Derboux, au bout d’une longue piste, nous retraversons la route pour reprendre la direction du parking. La distance annoncée nous semble avoir été dépassée ! Georges aurait-il volontairement sous-estimé le parcours ? Derniers hectomètres parmi les pins, retour vers le sentier initial et nous apercevons nos voitures impatientes. Certains mollets tiraillent un peu après 19 km. de marche et, mine de rien, environ 500 m. de dénivelé.
Nous pouvons, en nous
quittant, remercier Georges de nous avoir proposé une immersion dans un autre
environnement qui aura élargi notre horizon habituel, que nous retrouverons
bientôt.
(1) Inventaire National du Patrimoine Naturel – ZNIEFF 930012346
Photos : Ch.Formet, G. Thouard, H. Pagnier et W. Terrible.
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