Départ : coordonnées GPS UTM 31T 0687400 4913310
Journée
particulièrement limpide et ensoleillée, avec quelques degrés de températures
positives, agréables pour marcher. Nous sommes 36 au départ, sous le petit
village de Bellecombe. Nous montons à travers les vergers d’abricotiers tout nus
puis longeons de belles marnes pour arriver au minuscule hameau de Tarendol. Le
pèlerinage à la petite tombe de René Barjavel, écrivain, s’impose bien sûr. Le
petit cimetière très dépouillé jouxte une jolie petite chapelle provençale face
au Mont Ventoux enneigé.
Notre sentier passe par le Bois
de Brémond, non loin du Col de Soubeyrand. Les neiges fondues ont détrempé
l’argile qui alourdit nos chaussures. Voilà le début d’une montée bien
savonnée ! Heureusement que les genêts et les buis sont bien enracinés, nous
leur tirons beaucoup les cheveux aujourd’hui ! Nous sommes un certain nombre à
bien apprécier les mains secourables. Merci à elles ! Les premières traces de
neige surgissent. Bientôt, c’est une épaisse couche de 20 cm que nous foulons
longuement en une très, très longue ascension, avec une extrême prudence. Le
paysage se dégage bientôt et nous surplombons la Vallée de l’Eygues et Rémuzat.
De gauche à droite, chapeautées de blanc, les montagnes de Mélandre, d’Angèle et
le Rocher de St May. Nous comptons bien profiter du spectacle depuis un replat
qui nous invite opportunément à la pause de midi. Pour éviter d’avoir les fesses
sur la neige, l’astuce consiste à couper des branches de buis pour se faire un
petit coussin isolant. Les tournées bons vins et desserts sont particulièrement
appréciées ce jour suite à l’effort intense fourni et en prévision de celui qui
reste à fournir.
En effet, le sentier grimpe toujours résolument, vers le Rocher
du Banc, 1175 m, avec un horizon qui s’élargit à l’infini sur les Alpes. Au
sommet, c’est l’apothéose, avec une vue à 360°, permettant d’embrasser à la
ronde Le Mont Ventoux, la Vanige, Buc, Chamouse, les Alpes et l’Obiou caché
derrière les préalpes moutonnantes toutes proches, Angèle, et même, tout au
loin, en filigrane, on devine les Cévennes. Les participants rivalisent pour
manifester leur enthousiasme devant ce spectacle si rare et si beau. Personne ne
proteste si la descente est encore un peu scabreuse, dans la neige et la boue.
Un autre moment impressionnant, sur la route du retour vers Bellecombe, c’est le
passage dans la clue de l’Aiglier, au milieu d’immenses crêtes rocheuses
déchiquetées toutes dorées au soleil couchant.
Annie Molinet
Si vous disposez de Google Earth, vous pouvez visualiser la trace en 3D.