Descente de l'Ardèche

 

Date : 24/09/2015
Difficulté : Facile
Accompagnateur : C. Malbois
Coordonnées UTM :
Participants : 23
Départ : 31T 0617062 4912401 
Longueur : 15,6 km Pique Nique :
Dénivelée : 170 m Difficulté IBP index : 45
Carte IGN TOP 25 n° :  2939 OT
Position par rapport à Buis-les-Baronnies :  63 km O

 

Commentaires techniques :

Départ sur la route touristique des gorges de l'Ardèche entre Saint Martin D'Ardèche et Vallon pont d'Arc, au point (31T 0617062 4912401), panneau indicateur : Gournier, dolmen.
Descendre le chemin balisé, vert et jaune pour atteindre la rive gauche de la rivière Ardèche, suivre la rive vers l'aval, toujours avec le même balisage, pour atteindre au point (31T 0617005 4910851) Gournier.
Poursuivre vers l'aval de la rivière, par un sentier balisé, mais semé d’embûches, dues aux crues successives, quelques passages assurés avec de mains courantes scellées dans les barres rocheuses, poursuivre sur le seul sentier qui existe, balisé en vert et jaune, pour atteindre l'arrivée à Sauze après une quinzaine de kilomètres.
Nota important : Si cette randonnée est cotée facile, ne pas se fier aux apparences, elle s'adresse à des randonneurs expérimentés, ne craignant pas le vertige et les parcours sécurisés par des main courantes.

C. Malbois

Compte-rendu :

Drôme et Ardèche, deux départements aux nombreuses similitudes, de part et d’autre du sillon rhodanien, sont des territoires dont les richesses naturelles ne sont plus à vanter et il était utile pour nous, baronniens de souche ou d’adoption, de faire une incursion chez nos voisins. Clément nous avait donc concocté une sortie pour découvrir le site remarquable des Gorges de l’Ardèche… Ce qui n’était pas des plus simples au regard des contraintes de logistique pour une randonnée en ligne ! Pour un Clément il n’y a pas d’empêchement, nous voilà partis tôt ce matin pour la Guinguette « Chez Patou ». N’allez pas croire que nous allons lever la jambe et le coude, puis tremper la gaule dans l’Ardèche. Sitôt arrivés, nous remontons dans une partie des voitures pour rejoindre le point de départ de la promenade (heu !!!... pas tout à fait), à quelques kilomètres de là, au bord de la D 290.

Nous y voilà, et la descente s’amorce vers le lit de la rivière par un sentier au milieu des chênes verts. Après quelques minutes nous découvrons la première curiosité de la journée, le Dolmen de Chanet… Il n’y a pas qu’en Bretagne que l’on trouve ces vestiges de la civilisation gauloise ! Un panneau explicatif très complet apporte au randonneur curieux toutes les précisions utiles sur ces monuments funéraires collectifs car nos cours d’histoire sont bien loin. A proximité de ce dolmen, face au Rocher des Abeillères, un point de vue sur les gorges s’ouvre à notre regard : grandiose… Et ce n’est pas fini. En poursuivant la descente, toujours à couvert sous les arbres, des ouvertures permettent de découvrir encore le spectacle, par bribes. Par l’une de ces ouvertures, un trou dans la roche, comme une oubliette à flanc de paroi, pourrait faire croire qu’un « Arsène Lupin » ardéchois habite le lieu. L’arrivée sur de vastes plaques de roche blanche, au ras des flots de l’Ardèche impétueuse et tourbillonnante, est un moment de joie enfantine (je vous assure) pour les 33 routards de Randouveze.

C’est ici que l’aventure commence vraiment. Là encore, il faut dire tout de suite que ce ne fut pas qu’une partie de plaisir… ou tout au moins que ce plaisir se méritait. A la beauté fantastique du site se mêle le frisson que quelques obstacles ont pu nous procurer… Tremble donc, lecteur impatient !!!
L’originalité de cette randonnée est, en effet, qu’elle alterne moments de marche tranquille sur de belles plaques rocheuses, presque blanches, où viennent sans doute se faire dorer pile et face les touristes de l’été, puis passages escarpés qui obligent à enjamber ou escalader des blocs de pierre chaotiques exigeant prudence et agilité. Le plus « fun », ce sont les passages acrobatiques en surplomb des flots où il faut s’agripper à des rampes métalliques judicieusement installées pour aider le randonneur. Tout cela, nous l’avons vécu.

En tout cas le beau temps est de la partie, et c’est heureux car nous aurions eu beaucoup de mal à nous tenir sur nos jambes sur les roches plates qui deviennent vite glissantes en temps de pluie. Le ciel est d’azur et donne d’autant plus de beauté au spectacle de ces majestueuses et impressionnantes parois, usées, creusées, lissées par les eaux et par le temps. Si les parkings aménagés au bord de la route départementale qui suit le cours de la rivière permettent à l’automobiliste de s’attarder à la contemplation des lieux, la vue que l’on a d’en bas est irremplaçable et nous sommes privilégiés de pouvoir découvrir en contreplongée ces parois. Nous partageons ce plaisir avec les amateurs de canoë qui bientôt nous dépassent, au fur et à mesure que la matinée s’avance. Ce sont de brefs moments de complicité anonyme où les uns saluent amicalement les autres.

Après le Rapide de la Pastière, à l’entrée d’un large méandre de l’Ardèche, nous repérons un bel espace et quelques rochers disposés à nous accueillir pour y prendre notre repas sur des sièges certes rudes mais néanmoins confortables : la pause du midi se passera donc sur cette Plage des Templiers. C’est encore un moment de bonne humeur où Francis, notre serre-file habituel, ne résistera pas à la tentation de faire un plongeon dans la rivière avant de repartir pour l’aventure. Le redémarrage ne sera pas sans soucis car les crues passées ont bouleversé la rive à cet endroit et il faudra retrouver un semblant de chemin parmi les broussailles et troncs d’arbres entassés là… Crapahutage obligé !

Ce n’est pas fini, l’après-midi verra alterner à nouveau passages faciles, escalade de rochers et passages au ras des flots. A plusieurs reprises, il faudra rechercher le sentier soit parmi les rochers ou au milieu des arbres déracinés. Le cheminement au pied de la paroi en surplomb du sentier nous donne le sentiment d’être minuscules tant par la taille qu’en rapport des millions d’années qu’il aura fallu pour sculpter un tel environnement. Sur l’eau, les esquifs se succèdent à un rythme soutenu, franchissant successivement les rapides : La Madeleine, Le Resquilladou, Le Noyer, La Fève, La Cadière… Le style des rameurs est inégal mais leur plaisir semble réel. Deux gaillards perchés sur leur planche descendent eux aussi la rivière en »paddle ». Quant à nous, nous ne ferons pas beaucoup de rencontres sur le sentier. Quelques haltes permettent de récupérer tout en profitant du spectacle.

L’un de nos derniers obstacles sera le passage dans un étroit boyau, équipé d’une échelle, où il faudra grimper et ramper tout en poussant le sac à dos vers la sortie… Peut-être certains ont-ils eu un frisson de nostalgie en se remémorant leur service militaire ? Gérard, à la sortie, assiste les uns et les autres pour s’extirper du goulet… Enfin, tout le monde est passé, y compris les plus enveloppés !
Et les heures passent, notre progression n’aura pas été aussi facile et rapide que prévu : Clément, notre guide, réfléchit à une stratégie pour éviter trop de fatigue à certains et ne pas risquer d’être pris de court par l’horaire. Aussi, parvenus au Camping des Grottes après le Rapide de Caville, le groupe se séparera en deux, les uns rejoignant la route au-dessus et les autres, les chauffeurs de véhicules, poursuivant le sentier jusqu’au parking où les voitures de « récupération » sont stationnées. Une sage décision sans doute qui pourtant laissera un sentiment d’inachevé tant cette randonnée nous a procuré de plaisir dans un site pour nous inhabituel et tellement somptueux.

Cette fin de journée imprévue sera peut-être un motif de revenir un jour pour reprendre un nouvel itinéraire dans ces Gorges de l’Ardèche qui ne manquent pas de ressources. Ce fut, en tout cas une bonne initiative de Clément que nous remercions de nous y avoir amené… Retour vers les Baronnies et à bientôt en Drôme ou Vaucluse !

Gérard Langlois.